Agen 47

Nous côtoyons et échangeons avec des personnes du même âge la plupart du temps. L’avez-vous remarqué ? Ce comportement,  qui s’installe dès l’école à partir de la constitution de la classe, ne peut-il être remis en question ? Bien sûr que si et à tout moment. Ici, c’est le théâtre qui chamboule tout.

 

À Agen, la compagnie « l’Escalier qui monte » associe à son activité première de création et de production théâtrale un travail de sensibilisation des publics, qu’elle réalise au travers d’ateliers théâtre destinés aux amateurs de tout âge, par des interventions ponctuelles en milieu scolaire et universitaire mais aussi à partir de projets dits de médiations culturelles qui permettent d’aller faire du théâtre là où l’on n’en fait pas, avec des publics inattendus.
Depuis son arrivée dans la compagnie en 2012 en tant que comédienne, Sandrine Debernardi s’occupe de ces différents publics : mineurs isolés, enfants trisomiques accompagnés de leurs parents…

 

Un projet intergénérationnel
« Ces projets demandent souvent d’aller chercher le financement… Et quand on arrive avec nos idées farfelues, nos dingueries, il faut le dire… Le financement nous remet la tête sur les épaules mais cela n’arrête pas nos idées. Pour ce dernier projet reconduit cette année, je voulais qu’il soit intergénérationnel, j’avais envie de mélanger des personnes qui n’avaient pas le même âge, des collégiens avec des personnes âgées… » dit-elle en souriant avec une voix, plus jeune que son âge, qu’elle dit conserver parce qu’elle travaille justement auprès d’un public jeune.


Trouver les acteurs, le sujet…
Le groupe d’acteurs va se constituer à partir des jeunes amateurs de la compagnie mais aussi issus des collèges où elle intervient. Pour le choix de la maison de retraite, ce fut le hasard mais qui a pu se concrétiser grâce à l’implication de son animatrice Nathalie. « On a constitué un groupe de douze collégiens et Nathalie s’est engagée à fond dans le projet avec la ferme conviction que la vie en maison de retraite n’est pas une vie à part et que l’on peut bien évidemment la faire converger avec d’autres vies plus jeunes. »

 


Thème : Les machines de notre quotidien…
Sandrine a construit ensuite la trame du projet en s’appuyant sur un travail d’interviews recueillies au préalable par les jeunes auprès de la maison de retraite avec pour thème d’évoquer les machines du quotidien pour les uns et les autres.
« On a fait connaissance, ensuite on a échangé puis les interviews se sont faites par petits groupes. Il faut du temps car les personnes âgées c’est comme les enfants, elles disent qu’elles n’ont rien à dire… mais dès que le déclic est fait et c’est ce que nous avons travaillé avec les jeunes, la parole se libère. Ils ont pris des notes, un passage obligé pour être attentif, mémoriser » raconte notre interlocutrice, ici plus animatrice, coordinatrice et G.O - dit-elle - que comédienne.


De l’écriture au spectacle
Vient ensuite le temps de l’atelier d’écriture. « Ils ont choisi l’idée que ce serait des scénaristes qui se réuniraient pour réaliser une nouvelle série sur les machines dans les années vingt… On s’est appuyé sur les interviews. Les machines qui revenaient souvent dans les récits étaient la lessiveuse pour le partage communautaire, le moulin à café souvent associé à l’odeur, et le téléphone avec ses demoiselles qui étaient les opératrices autrefois… ».
Après plusieurs répétitions, le spectacle de « La machine à remonter le temps » s’est joué début mai devant les familles des jeunes et des personnes retraitées dans la maison de retraite des Remparts à Agen où le projet a été conçu. « Ce fut un très bon moment pour tous. Nous avons été dans ce projet des transmetteurs, des porteurs de paroles… tel un media. Dans ce contexte, l’objet théâtral s’impose plus qu’il ne se crée, n’est-ce pas l’essentiel ? » conclut notre comédienne.


Entre nous :

> Grande satisfaction : "Il y a des projets comme celui-ci qui montrent que les ado peuvent mener des projets jusqu’au bout… C’est très positif de croire en eux”.



> Solutions à trouver prochainement ? « On se demande si l’on pourra reconduire ce type de projet car cela demande beaucoup d’investissements personnels de part et d’autre alors que ce sont des actions pleines de sens et qui provoquent des choses, comme ce jeune qui m’a dit avoir découvert en parlant avec sa grand-mère qu’il existait un carnet de voyage dans la famille, ou telle autre personne à qui on a dit, j’ai entendu parler de ta grand-mère qui est à la maison de retraite, elle est super! ».




Pour les plus curieux : https://www.escalierquimonte.com

Partager cet article de ICI, tout va bien
Pin It

REDACTION

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies. En savoir plus