Simorre 32

À partir d’un projet conçu à deux, s’appuyant sur un retour à la campagne, ils ont créé un bar-bistro culturel. S’ils ont continué l’histoire d’un lieu de vie, ils y ont ajouté leurs convictions et l’envie de construire un avenir avec les habitants du village. Leur SARL est devenue une coopérative où le partage fait pleinement sens. Une idée de visite pour l’été…


Partie du Lubéron, la famille Pailhès est arrivée dans le Gers à Simorre, village d’enfance d’Arthur, en 2008 avec un projet conçu autour de la culture. Très vite lui et son épouse Séverine comprennent que celui-ci ne prendra pas forme de la façon dont ils l’avaient pensé : « la fermeture du dernier café nous a amenés à revoir notre copie et à l’intégrer dans notre projet. Il fallait partir d’une économie réelle basée sur un service aux habitants. Nous avons donc créé un café-resto culturel avec la particularité d’ouvrir dès 8 h 30 pour les amoureux du café le matin et qui reste ouvert en journée pour les concours de belote et on a démarré les concerts à un rythme d’un par mois ».


« Faire local et de saison, ça à l’air bateau… »
Particularité du « Bouche-À-Oreille » (BAO), initié dès l’ouverture : la qualité de l’alimentation côté resto. Séverine s’est formée auprès d’Alain Passard (chef 3 étoiles de l’Arpège à Paris) dont le nom est désormais associé aux légumes et aussi à la création de jardins potagers fournissant son établissement. « On est allé voir ce qui se faisait de mieux. Nous avons depuis créé notre potager où les herbes aromatiques et désormais le maraîchage en permaculture sous la houlette d’une maraichère-salariée. Nous nous fournissons auprès de producteurs locaux et aussi auprès des commerçants du village. Faire local et de saison, ça à l’air bateau de dire cela mais c’est plus complexe à mettre en œuvre et lorsqu’on nous dit c’est la première fois que je mange des épinards, des topinambours… c’est une petite victoire qui donne envie de poursuivre » précise Arthur.


Festival de l’alimentation en vue
Fer de lance de l’établissement, l’alimentation on l’a compris, sera à l’honneur avec la création d’un festival en mars 2020 sur cette thématique. « L’alimentation est un sujet sensible en milieu rural. On ne change pas sa façon de consommer mais aussi de produire comme cela. C’est remettre en question des savoir-faire dispensés de génération en génération ».

 


Une stimulation multiple
Au cours des années l’offre s’est bien évidemment étoffée en matière culturelle : expositions, ciné-débats conférences… sur les enjeux de notre société et concerts à raison d’une fois par semaine. « Nous sommes dans une démarche d’éducation populaire, l’idée est d’avoir une réflexion sur des projets communs et que chacun y ait sa place, les propositions culturelles vont dans ce sens également ».


De la SARL à la SCIC
C’est donc en toute logique que voici trois ans Arthur et Séverine ont décidé de modifier le statut de l’entreprise du BAO et de passer de la SARL à la coopérative d'intérêt collectif au sein de laquelle ils sont co-gérants. « Après des années de fonctionnement on a senti une petite fatigue, il fallait retrouver un nouveau souffle. La coopérative semblait la solution pour partager un autre projet et lui donner de la pérennité »
Aujourd’hui la coopérative se compose de plus d’une centaine de coopérateurs qui sont aussi bien maraîchers, qu’artistes peintres. Différents collèges y ont pris place : alimentation,  éducation populaire, initiative économique locale.


La démocratie participative s’apprend
La coopérative est devenue propriétaire du lieu, elle a aussi un espace de coworking au premier étage et a créé un nouveau lieu en 2018 dans une maison du village «Lespant’Art » qu’elle propose en location à des artistes qui avaient pris l’habitude de se rencontrer au BAO. « La coopérative a permis cette location à une quinzaine d’artistes, comme elle permet de réfléchir à des initiatives économiques locales… Mais attention, la mise en commun, le projet commun n’est pas une évidence, la démocratie participative s’apprend. Nous avons fait appel à l’association « l’escargot migrateur » qui nous accompagne pour que ce soit une construction commune avec un pouvoir réellement partagé » conclue avec pragmatisme et le sourire notre interlocuteur.

Légende photo : vote lors de l'AG du collège initiative économique locale. 

Entre nous :



> Grande satisfaction : «D’être arrivé à partager à plusieurs, voire un grand nombre, un projet à l’origine à deux et bien modeste. Les coopérateurs suivent régulièrement notre activité, nous ne sommes plus seuls».




> Solutions à trouver prochainement ? «Comment se construit un projet quand tout le monde n’est pas d’accord ? On ne peut pas bosser qu’avec les « cultureux » On travaille avec tout le monde… À nous de trouver…».



Pour les plus curieux : https://www.facebook.com/leboucheaoreillebarresto/




Je m’engage à apporter mon expérience sur un projet similaire, vous pouvez me contacter :
Arthur Pailhès : 05 62 05 52 42

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REDACTION

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