Depuis quelques semaines, comme d’autres commerces, certaines librairies ont mis en place « le clic et collecte ». Un autre métier est né pour eux. Dans ce contexte, les professionnels se sont serrés les coudes et ont aussi été touchés par l’engagement de leurs clients. Dans les Hautes-Pyrénées, une librairie-bistrot parle de cette période avec le sourire et des projets.

Arras-en-Lavedan - 65

À 15 mn de Lourdes (65), à Arras-en-Lavedan, la librairie-bistrot « le kairn » a pris place voici 3 ans dans cette commune de 600 habitants. Le succès fut immédiat pour ce lieu extra-urbain, situé dans le Val d’Azun et qui avait l’objectif d’accueillir un troisième salarié au printemps dernier. « Tout se passait bien et puis on a fermé une première fois, une deuxième. Heureusement, les réactions de nos clients ont été fortes, avec la peur que l’on ferme pour certains, la volonté d’aider financièrement en rachetant une partie de notre stock, les propositions étaient multiples et de nouveaux clients sont arrivés … Je me suis dit : mais alors tu es utile, on est utile ! Mais si le premier confinement m’avait abattu, le deuxième m’a donné envie de trouver des solutions rapidement » raconte Karine Depeyre, cette ancienne gardienne de refuge, dont on peut penser que les rudes hivers en montagne lui ont  forgé un caractère combatif.


« Je passe beaucoup de temps au téléphone, mais aussi derrière l’ordinateur… »
Si la librairie est bien évidemment fermée, à l’intérieur, les horaires de travail de Karine se sont rallongés avec « le clic et collecte ». Les commandes arrivant par mail, mais aussi par téléphone, avec quelques fois le besoin d’un conseil ou tout simplement d’un échange : « Je passe beaucoup de temps au téléphone, mais aussi derrière l’ordinateur, il faut gérer les commandes au plus vite sachant que, dans notre cas, il faut compter huit à dix jours pour une commande aujourd’hui. J’avais démarré la livraison de livres chez les clients mais j’ai arrêté, c’était plus mon métier. Plus de contact, plus d’échange… que ce soit moi ou mes clients, on a en besoin.»


«  Je ne pensais pas communiquer ainsi par visio avec d’autres librairies… »
Coté profession, les satisfactions sont là.  Une nouvelle entité regroupant les librairies d’Occitanie est ainsi née, voici plusieurs semaines. Elle permet d’échanger sur les différents sujets d’actualité, notamment sur la vente en ligne ou pas, mais aussi d’élaborer des actions communes comme celle, demain, de faire une campagne de communication auprès de la presse occitane avec l’aide, nous l’espérons, de la Région. « Je ne pensais pas communiquer ainsi par visio avec d’autres librairies, eh bien désormais, nous avons un rendez-vous hebdomadaire pour celles qui le souhaitent. C’est très riche comme échange. »


« … nous devons être solidaires aussi avec les petits éditeurs… »
À quelques heures peut-être d’une ouverture prochaine, notre libraire réaménage le lieu. La partie restauration étant fermée, elle va pouvoir disposer de 90 m2 et ainsi accueillir 8 à 9 personnes selon ce qui est annoncé.
À cela, il faut ajouter la proximité de Noël. Les achats, importants en cette période devant se réfléchir en amont, il est indispensable de faire les bons choix, de penser certes aux beaux livres qui seront demandés, mais également aux ouvrages plus accessibles qui font de beaux cadeaux quand il s’agit de découvrir un auteur, une histoire. « C’est un moment très  intense, multiple, qui nous demande d’être sur tous les fronts, de surveiller aussi nos finances car si les éditeurs ont repoussé leur échéance, celles-ci arrivent maintenant et nous devons être solidaires aussi avec les petits éditeurs qui ne vont pas pouvoir, une nouvelle fois, proroger les échéances. Ce moment touche tout le monde, et il s’accompagne de multiples questions, forcément il doit nous appeler à  la réflexion, à notre pouvoir de réflexion, de remuer nos méninges… » conclut  Karine avec une détermination joyeuse et qui, prochainement, lancera son blog « Courage, pensons ».  


Entre nous :

> Grande satisfaction : « De voir que les gens s’interrogent sur ce que nous traversons, qu’ils ont envie de comprendre. »

> Solutions à trouver prochainement ? « Se saisir de cette mauvaise période pour en faire de  la matière à penser. Les livres, les philosophes, les penseurs… peuvent nous aider à nourrir notre liberté de penser et repeupler nos imaginations. »


> 
Pour les plus curieux : http://www.lekairn.fr

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REDACTION

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