Prochainement, ils emménageront dans la ferme gasconne qu’ils ont achetée et fait rénover pour y vivre ensemble. Démarré à 4 personnes, l’habitat partagé en abritera 15 au final. Constitution du groupe, réaménagement du lieu, choix des espaces, suivi des travaux, entretien du lieu et vie demain sur celui-ci, l’habitat partagé est-il un long fleuve tranquille ? On pourrait le penser.

Auch - 32

À dix minutes en voiture du centre d’Auch, la ferme gasconne du Penjat, avec son toit typique à quatre pentes, est posée au milieu de 4000 m2. Entourée de champs cultivés en bio, la ferme dispose de deux mares, de nombreuses espèces d’arbres… : « Quand le couple que nous connaissions nous a parlé de ce lieu, pour lequel ils avaient eu un coup de cœur mais dans lequel ils ne se voyaient pas y vieillir seul, nous sommes venues la visiter. Elle était abandonnée, les propriétaires décédés. Notre réaction a été immédiate, jamais nous ne viendrons dans ce trou, au milieu de rien ! » raconte d’une même et seule voix Anne-Marie Hüe et Fabienne Couton.


« …faut pas laisser passer l’affaire, on pourrait le regretter »…
Cette première réaction passée pour notre couple de parisiennes, qui appréciaient leur vie urbaine, leur envie d’aller vers un mode de vie différent tel que l’habitat partagé, qu’elles avaient déjà envisagées, s’est de nouveau manifestée. Il fallait peut-être aller au bout de cette nouvelle opportunité qui se présentait à elles pour la troisième fois. « On s’entendait bien avec Claire et Jérôme, sans trop se connaître, mais on s’est dit, faut pas laisser passer l’affaire, on pourrait le regretter. On a pris le risque et on a acheté le lieu en 2018 avec eux en SCI et en même temps, on a écrit  notre charte des valeurs puis on a fait l’essai d’y vivre pendant un an. C’était parti…»


Un potentiel de six habitats et des communs à partager
La ferme présentant une superficie habitable de 600 m2, il y avait à l’évidence un potentiel pour aménager  plusieurs  appartements. Le petit groupe se rapproche alors des co-propriétaires de  la Convention à Auch (http://www.ici-toutvabien.org/retenir-idee/151-habitat-collectif-auch.html) et du cabinet d’architecture qui avait accompagné le projet de cet habitat participatif.
Une étude préalable réalisée par l’architecte Marie Pirot fait état de la possibilité de six appartements de tailles différentes, qui disposeraient d’une entrée commune, mais aussi pour chacun, d’une entrée directe, souhait des deux couples.

Vers la création  du groupe
Quel dilemme de choisir les personnes avec qui l’on va vivre, et sur quels critères… ?
Pour démarrer la création du groupe, les initiateurs du projet font des réunions, cinq seront nécessaires. Une centaine de personnes prendront part à ces réunions. Le rituel est le même à chaque fois : les deux couples présentent le projet, les valeurs qu’ils ont, la charte. « En fait, nous n’avons pas eu à choisir, ce sont les personnes qui sont venues vers nous, qui ont adhéré à  la  proposition. Nous avons alors demandé aux personnes qui voulaient s’engager de faire un essai sur six mois afin de se connaître et de voir si cela pouvait fonctionner entre nous. » précise Anne-Marie.



« …les valeurs fortes partagées par chacun dans ce collectif… »
Le sas des six mois étant passé, avec durant cette période, des activités et des loisirs communs, le groupe est désormais formé et comprend 11 adultes, cinq couples et une mère de famille et quatre enfants. Les nouveaux sont originaires de la région pour certains, ont tous entre trente et quarante ans et des activités différentes. Alors pari réussi ? « On peut le dire devant l’éclectisme du collectif, mais il faut mettre en même temps en avant le socle commun que sont les valeurs fortes partagées par chacun dans ce collectif, la solidarité, l’écologie, l’envie de prendre part à la vie d’un groupe » souligne Fabienne.


« …Ce qui était une folie au départ devient une merveilleuse réalité… »
Alors que le gros œuvre est terminé, que les cloisons se montent, que l’ensemble des travaux répond aux exigences écologiques des habitants (panneaux solaires, chaudière à granulés, toilettes  sèches à séparation…), la crise sanitaire passe par là, avec entre autres la pénurie de matériaux, de main-d’œuvre, ce qui fait que l’entrée dans les lieux est prévue début 2021. « On avance, c’est l’essentiel, nous avons eu des aides pour la rénovation, les réunions de chantiers se font ensemble. On ajuste nos espaces privés et communs. Ils comprendront une chambre d’amis, une salle commune, une cuisine, une douche à l’extérieur et un atelier. Ce qui était une folie au départ devient une merveilleuse réalité qui va nous amener vers une nouvelle aventure, vivre ensemble. A nous de bien préparer ce moment » conclut Anne-Marie.


Entre nous :

> Grande satisfaction : « Voir qu’à notre âge nous sommes capables de faire autre chose, d’opter pour un mode de vie différent, sobre et écologique, que du positif. »

> Solutions à trouver prochainement ? « On en a plein. Depuis le début on est confronté à des choses auxquelles on ne s’attendait pas. On passe les étapes tranquillement grâce à la détermination et l’adaptation de tout le monde. »

Je m'engage à apporter mon expérience sur un projet similaire : Jérome Gorisse - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.


Pour les plus curieux : https://hugopenjat.weebly.com/lieux.html

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