Toulouse/ St Frajoux - 31

…C’est la carte blanche de Doni Ravinet - coordinateur salarié et l’un des fondateurs de  l’association Sozhino - Association  implantée depuis dix ans dans un quartier populaire à Toulouse qui a démarré en accompagnant  les artistes locaux émergents, puis a créé un lieu d’art et dernièrement un café associatif. Il propose de découvrir un agriculteur qui voici 3 ans était encore un acteur de la culture. La  ville et la ruralité, un lien à tisser pour dessiner l’avenir… 


Pourquoi ce choix ?
« Benoît, c’est quelqu’un que je connais, qui partage les mêmes valeurs que nous, on s’est côtoyé… A 37 ans, il a fait une reconversion dans l’agriculture en 3 ans avec l’envie de concilier sa vie de famille. Il a une belle conception du respect de la nature et je trouve que c’est courageux de choisir ce métier aujourd’hui qui est de mon point de vue de plus en plus compliqué car le rural comme la ville a des modèles à réinventer. La ville et la ruralité ont des choses à se dire, à communiquer me semble t-il beaucoup plus qu’hier… Il faut faire profiter à l’autre des richesses de chaque territoire. »


Benoît Castaing, éleveur avec Robin Loisil au sein du GAEC des deux coteaux à St Frajou
Animateur socio-culturel de la Maison de la Terre, café culturel situé à Poucharramet (31), il annonce son départ un an avant, car dans le secteur associatif, les équipes peuvent être plus fragilisées. Pendant ce temps, il se forme à son futur métier d’agriculteur-éleveur. L’aventure commencera par une fête avec l’équipe de la Maison de la Terre sur l’exploitation… Une évidence pour donner un point final à sa vie d’avant en musique…
« J’ai démarré dans la vie active avec mon diplôme d’animateur socio-culturel, j’ai pas mal bougé dans la région et en dehors, et on est revenu à côté de Toulouse pour se rapprocher de la famille  de ma compagne. J’aimais mon travail, mais quand j’ai eu mes deux enfants, les horaires n’étaient plus conciliables avec la vie de famille et c’est l’occasion qui a fait l’histoire. Mon beau-père, éleveur en bio prenait sa retraite à St Frajou et je me suis dit que c’était le moment. Pendant une année, j’ai fait une formation agricole puis un stage sur l’exploitation, mais je savais ce qui m’attendait  à la ferme, car pendant 10 ans j’avais donné des coups de mains, rien ne m’était totalement étranger. Le projet, on l’a monté avec Robin Loisil, mon beau-frère, on se connaît depuis 15 ans. On a démarré en 2019, chacun sa ferme mais un GAEC en commun. Moi je m’occupe des cochons et des abeilles, lui des moutons, élevage initial de l’exploitation. On a aujourd’hui 300 mères des  Pyrénées, le cheptel de reproduction ne bouge pas. Nous, on a repris la ferme de mon beau-père et on lui loue 30 ha de terre. Robin, lui, a acheté la ferme à côté et loue 30 ha de terre à la SAFER. On est en bio pour ce qui est de l’élevage des cochons aussi, mais c’est logique, on mangeait bio, donc on produit bio, ce n’est pas parce que c’est la mode. Notre organisation a démarré en se répartissant d’abord le temps libre avant de se répartir le travail. C’est très important. Quand les gens sont fatigués, c’est là où les conflits peuvent naître. Il faut ainsi donner ses impératifs, moi je sais par exemple qu’une fois par an, je souhaite me rendre à un festival de musique…En général, pour les vacances, il n’y a pas de problème tout comme l’échange des pratiques, l’entraide est importante avec les agriculteurs du coin. Et puis, on s’est rendu compte que pour nous, être en vacances, c’est simplement quitter notre lieu, 30 km plus loin, et on y est. Côté vente, on a mis en place la vente directe le plus souvent et quand ce n’est pas le cas, on a de la chance d’avoir à proximité un réseau d’abattage, de découpe… donc très peu de km en transport et nos clients sont autour de chez nous et sur Toulouse. Si les infrastructures sont là, c’est qu’il y a pas mal de petits producteurs aussi, ce qui permet de se départager le territoire, de ne pas faire de concurrence à l’autre. On s’est rendu compte que nous avions en commun la passion du bien manger et partager une passion ça crée forcément des liens. On a pas mal de projets avec le GAEC, mais on a encore des choses à régler, à réfléchir, à améliorer. Sur notre exploitation qui fonctionnait avant avec des chambres d’hôtes, on pense à les proposer en résidence d’artistes, les chats ne font pas des chiens…» 

 


Entre nous :

> Grande satisfaction : "De faire ce métier de paysan, très varié, pas de monotonie, on vit avec peu mais on vit bien et puis quel plaisir de mettre ses chaussures et d’être tout de suite au boulot ! »
> Solutions à trouver prochainement ? « C’est de répondre à la question sur la taille d’exploitation, prendre un 3e associé car il y aurait du travail pour chacun…  Développer ou réduire, repenser  l’activité c’est la question… »

Je m’engage à apporter mon expérience sur un projet similaire : Benoît Castaing Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.




Pour les plus curieux :
Le GAEC des2 coteaux : https://www.tourisme-stgaudens.com/degustation-produits-locaux/gaec-des-2-coteaux/
Association Sozhino : https://www.sozinho.org - https://www.facebook.com/assosozinho

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REDACTION

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