Saint-Julien-en-Born 40
Dans un lieu mythique dédié au cinéma depuis les années 30, deux amoureux du cinéma vont créer un événement annuel et le porter pendant 25 ans. En 2021, ils transmettent les clefs à leur équipe présente à leurs côtés depuis plusieurs années, avec l’envie pour celle-ci, de continuer à défendre le cinéma indépendant et de le vivre collectivement. Le cinéma qui se vit en salle, c’est ici, la fête annuelle du court qu’on lui dédie, c’est ici aussi. Et pour les nanométrages…? C’est toujours ici, pour en savoir plus.
Elle semble bien loin cette époque où le cinéma de Contis - station balnéaire située à Saint-Julien-en-Born dans les Landes - ouvrait seulement l’été, comme de nombreux cinéma de la côte : « C’est vrai, mais elle appartient à l’histoire de ce lieu. Dans les années 60, les futurs acquéreurs du cinéma “le Sélect “et créateurs du festival, sont venus enfants dans cette salle. La programmation y était reconnue comme dans de nombreux cinémas de la côte qui fonctionnaient sous la houlette d’un producteur de cinéma et amoureux de rugby Léo Dupis …» raconte Magali Poivert, déléguée générale- administration- du festival de Contis et férue sur le sujet. 
Le court-métrage, colonne vertébrale du festival
C’est donc en 1996 que le couple franco-allemand, Betty Berr - actrice et metteuse en scène - et Rainer Wothe -technicien cinéma- acquièrent “le Sélect“ et crée la même année « le festival de Contis ». Très vite, celui-ci devient un rendez-vous incontournable pour les professionnels de la filière, attirant aussi un public de cinéphiles. En 2021, ils transmettent les clefs du festival à leur équipe, tout en restant propriétaire du cinéma d’art et d’essai de Contis : « Le festival va ainsi continuer, toujours situé au début de l’été en juin, lorsque la station n’est pas encore investie par les touristes. La colonne vertébrale du festival est le court-métrage, il prend place dans notre programmation à travers la compétition européenne de courts-métrages, reconnue dans le monde entier. Nous diffusons six programmes constitués de cinq à six court-métrages par édition. Nous proposons également pendant le festival une compétition Nouvelle-Aquitaine de courts-métrages. »
« Le cinéma est une expérience collective »
Pour les organisateurs, l’événement est un temps fort pour mobiliser et défendre, certes le cinéma indépendant, mais aussi le cinéma en salle, comme le rappelle notre interlocutrice avec conviction : « Nous disons que le cinéma est une expérience collective. Nous ne sommes pas dans la consommation d’images lorsque nous allons au cinéma. Nous sommes pour les films qui amènent le débat d’idées… C’est vrai, on peut être parfois dérangé dans une salle. On se confronte alors tout simplement à la réaction de l’autre.»
45 secondes maximum, générique inclus…
Pendant cinq jours, le festival du film de Contis propose également des longs-métrages en avant-première, des projections thématiques et des nanométrages depuis 2014, suite à un partenariat brésilien : « C’est un très court-métrage de 45 secondes maximum, générique inclus, réalisé avec une caméra, une tablette, un téléphone portable… où tous les genres sont permis. Nous recevons des films de partout en France pour ce concours. La compétition tourne autour d’une trentaine de nanométrages. La proposition est très riche et intéressante comme on peut le voir sur You tube pour l’année 2020.»
«…Nous cultivons l’esprit bon enfant …»
Le festival de Contis est aussi une ambiance, avec la proximité de la mer qui permet quelques bains entre les séances pour les festivaliers, mais aussi avec les apéros concerts en soirée : « On vient d’un peu partout, beaucoup de la région, pour quelques jours ou toute la durée du festival et en cette période, il n’y pas de difficulté à se loger dans les campings alentour. Nos invités sont eux aussi logés dans les bungalows des campings de la commune. Nous cultivons l’esprit bon enfant. Tout comme nous aimons le dimanche, clore le festival en le réservant aux locaux, aux familles.»
Une action locale en déploiement
L’association Contis Culture a déployé depuis 2021 son action sur le territoire ; en agissant pour l’éducation artistique et culturelle à travers des ateliers cinéma pour des structures scolaires et sociales localement. Cette année, elle propose un programme de courts-métrages à destination des salles de cinéma arts et essai sur son territoire.
Enfin, l’association accueille et accompagne tout au long de leur séjour (organisation de projections, de rencontres) les réalisateurs en résidence d’écriture cinématographique dans le cadre du dispositif mis en place par le département.
Les trois coups ! Selon Magali Poivert
Coup de chapeau : « Avec sincérité, aux institutionnels qui soutiennent le festival. Ils nous ont fait confiance quand l’équipe a pris la suite des fondateurs alors que nous étions presque des inconnus. On n’existerait pas sans eux.»
Coup de main : « Le festival est toujours à la recherche de bénévoles car une partie du festival repose sur eux, l’accueil et la logistique.»
Coup de projecteur : « Au festival de Bordeaux qui a lieu en octobre, le FIFIB, le - Festival International du Film Indépendant de Bordeaux -, qui défend le cinéma indépendant et international. La programmation est belle. »
Le festival de Contis : https://festivalcontis.fr
