Nailloux 31
« Les Semeuses »… Quatre femmes autochtones du Dakota racontent leur combat contre le colonialisme, la destruction de l'environnement … à des époques différentes, de 1862 à aujourd’hui. Pour assurer la survie de leur peuple, elles veillent à la transmission de leur culture à travers la transmission de graines … Le livre est proposé par la librairie Détours.
Coup de cœur pour « Les Semeuses » de Diane Wilson -2024-
Un choix partagé avec les autres libraires, présenté par Marine : « C’est le premier roman d’une autrice américaine éditée par la Rue de l’Échiquier, une très belle maison édition d’ouvrages de fiction mais aussi d’essais, petits ouvrages de réflexion. Avec ce roman l’autrice rejoint les récits autochtones qui portent haut les couleurs de la littérature des Premières Nations. J’ai aimé les portraits de ces femmes.»
Le champ de la transmission
« Ce roman fait le portrait de quatre femmes du Dakota de l’époque actuelle à 1860. La narration qui remonte le temps dénonce la surexploitation des ressources naturelles, le monde industriel actuel, le génocide indien… Et ces femmes fortes et courageuses, reliées les unes aux autres par la connaissance des plantes, leurs cultures, vont se donner en héritage des graines et par de la, transmettre aussi la culture de leur peuple. On aborde les sujets de la transmission, de la terre du Dakota, de la propriété des graines, des pratiques agricoles, du placement des Amérindiens placés dans une famille blanche… »
Ouvrage militant à partir des pratiques du quotidien
« C’est un ouvrage militant, à plusieurs égards… il rend compte de l’histoire des femmes sioux, de leur résistance mais aussi il dénonce une agriculture aujourd’hui qui ravage l’environnement. Le personnage principal, contemporain, se nomme Rosalie. Elle a été enlevée à sa famille pour être dans une famille blanche, elle a ensuite épousé un fermier blanc. Ils vont travailler ensemble sur la ferme et son mari va tomber malade en voulant accroître la production de sa ferme, par l’utilisation certainement de produits nocifs. On apprend beaucoup de leur mode de vie, de leur relation à la terre, de l’histoire de ce peuple, de ce qu’il leurs est arrivée. On revisite une histoire que l’on ne connaît pas très bien.»
Le chemin reste lumineux et porteur d’espoir
« Malgré tout ce que traverses ces femmes, le chemin reste lumineux et porteur d’espoir… les personnages vont tisser un avenir sans renier ce qui s’est passé. L’écriture est poétique, il y a une attention à la description, des fleurs, des plantes… Il y a un ressenti de proximité avec les personnages, on n’a pas envie de les quitter. Et puis, on a envie de faire lire ce livre.»
On plante le décor de la librairie Détours
Malgré les épidémies, les vents contraires et voici quelques mois un incendie à proximité entraînant l’arrêt de la circulation dans la rue de la République, des panneaux déviation pendant des mois et des travaux à venir dans la rue… l’ambiance est toujours aussi bonne à la Librairie Détours comme le raconte Nathalie Fontaine, la créatrice du lieu : « Les gens sont d’une fidélité totale, c’est extraordinaire… Ils nous ont suivis et continu à nous suivre. Depuis quelques jours quand les gens rentrent et qu’ils voient le jardin florissant, vert … Il y a quelque chose qui s’arrête, d’immédiatement consolant, je le dirai comme cela.»
Enthousiaste, la libraire glisse dans l’interview avec humour le classement de la librairie Détours par rapport à ses ventes en 2023 : « Savoir à un moment que l’on a été 353e* en France pour une commune de 4500 habitants, c’est pas mal ? Comme dirait ma grand-mère -on n’a pas rien fait - »
Un jardin adossé à la librairie, tout comme les partenariats
Au fil du temps le jardin a pris sa place auprès de la librairie où des activités sont proposées dès que la météo le permet, tels que les ateliers de lecture pour enfants, les ateliers d’écriture ado et adultes, les ateliers vannerie « Et prochainement … le cabanon va être restauré et permettre de prendre un café, une boisson… de prolonger la visite » souligne Nathalie.
Ici, les partenariats sont nombreux et toujours reçus comme des plus, voire des petits bonheurs.
En juin, la librairie était partenaire de l’ensemble Baroque de Toulouse lors du festival Passe ton Bach (la musique baroque y est déclinée en version jazz, cirque, flamenco, slam…) : « Ce partenariat a permis la tenue d’un concert dans le cadre - révise ton Bach- c’est-à-dire que les musiciens sont en quelque sorte venus s’essayer avant d’aller jouer à Toulouse. Deux musiciens ont joué Bach pour accompagner la lecture d’un texte de Jean Bobin. Bach et Bobin ont réuni un dimanche quarante personnes… On est contente. Les clients répondent toujours très positivement à ce genre de sollicitation. »
Être libraire aujourd’hui, qu’est-ce que cela veut dire ? Quelle mission on se donne ?
« Cette mission n’est pas neutre aujourd’hui. Comme les librairies sont des espaces privés avec selon moi, une mission de service public, celle-ci va nous incomber d’autant plus si d’autres ne l’assument pas. Sachant que la librairie est un espace d’expression libre, celui-ci devrait se développer encore plus demain. Le choix de catalogue que l’on fait, effectué à notre discrétion seule, permet de garantir une forme de pluralité. Si la question se posait il y a quelque temps, de savoir si la librairie était un commerce essentiel, on a la réponse aujourd’hui : elle est un commerce essentiel.»
* En 2023, on comptait un peu moins de 4000 librairies indépendantes en France.
Actualité
Amplitude d’ouvertures très large : du lundi après midi au samedi soir et un dimanche par mois
Cet été : ateliers d’écriture, de création artistique en lien avec la nature (en préparation), lectures, concerts… Pour le programme consultez prochainement le site et facebook.
Librairie : https://www.librairie-detours.fr/ - https://www.facebook.com/librairie.detours/