Marciac 32

« Et puis on aura vu la mer »… Point de départ, une place carrée dans une ville oubliée, habitée par des gens oubliés, aux métiers oubliés. Une assistante maternelle, Sabrina, va être amenée à bouleverser son quotidien avec l’arrivée dans le quartier d’une réfugiée Ukrainienne poursuivie par des professionnels du crime. L’aventure haletante et rocambolesque démarre dans un contexte d’élections présidentielles. Un roman noir, social qui met en avant des anti-héroïnes qui ne renoncent pas. Un livre proposé par la librairie La Chouette qui lit.

Coup de cœur pour « Et puis on aura vu la mer » de Tristan Saule -2024-
Pour Richard Tostain de la Librairie La chouette qui lit, c’est aussi un choix pour l’éditeur : « J’avoue avoir une appétence particulière avec les éditeurs Québécois dont la maison d’édition francophone Le Quartanier. Je suis aussi un lecteur de romans policiers, et plus particulièrement de romans noirs. Et là, c’est un roman noir, c’est-à-dire qu’au début  il y a une situation qui va mal et à la fin cela va toujours mal. C’est aussi un roman social et cela fait  partie de l’ADN de la librairie,  sans le clamer.»    

On assiste à un road trip trépidant…  
« On va suivre une assistante maternelle, une ATSEM et deux autres femmes dont une jeune fille et une assistante sociale, judokate, taiseuse – du premier roman — oui, c’est aussi un roman féminin. Je pense que l’auteur considère que ceux et en l’occurrence celles qui tiennent la cohérence du quartier, ce sont les femmes. Ces trois femmes vont venir en aide à une réfugiée Ukrainienne - recherchée par des hommes de l’Est- et dont les papiers vont être volés par une Française. Cette substitution d’identité va entraîner des situations à l’encontre de cette femme aussi. On assiste à un road trip trépidant.  On va quitter la place carrée et  partir vers la côte d’Azur… »

C’est aussi un roman de solidarité réelle
« C’est la quatrième chronique de la place carrée mettant  en avant un des personnages qui a été un personnage secondaire dans les précédents romans, inversement les personnages principaux deviennent les personnages secondaires. Cette place carrée est située dans une ville fictive qui pourrait être Auxerre, la ville de naissance de l’auteur. C’est en tout cas une ville secondaire, une ville oubliée avec un quartier dont tous les habitants de la ville se foutent… Et derrière, il va y avoir des problématiques de drogue, de violence conjugale, d’enfants placés, mais aussi une solidarité énorme, où les gens s’entraident même s’ils n’ont pas d’argent, de temps ou les compétences. C’est  un roman de solidarité réelle à laquelle croit l’auteur.»

Un quotidien extrême porté par des dialogues réalistes
« L’auteur nous met face à une réalité des quartiers populaires sans donner de leçon, il montre ce qu’est la vie d’une femme ATSEM, de femmes célibataires, d’une jeune fille qui tombe amoureuse et dont le  père épicier et musulman traditionaliste a peur pour elle. On suit des gens, des vraies personnes, leur réalité, pas celle issue de notre imagination. L’écriture dense, contemporaine renforce cette réalité sociale notamment avec la présence du jeune guetteur du quartier qui parle comme un gamin actuel. On a des dialogues réalistes et en même temps, on vit une aventure exotique, hors du commun, dans l’extrême parfois … tout cela sans pathos et avec  beaucoup d’empathie pour les personnages.»

 Et dans ce contexte… on a des choses à vivre qui valent la peine
« La vie n’est pas facile pour ces femmes mais contrebalancée par cette solidarité, cette sororité qui n’est pas évidente car les gens ont également leur problème. Il y a une forme d’humanité qui est là. On voyage dans des vies particulières où, si les choses se résolvent, d’autres empirent, où des choix qui ont été faits, ont fait certes avancer les choses, mais ont rendu les choses plus compliquées, c’est la vraie vie… Et dans ce contexte, dans ce monde violent, on a quand même des choses à vivre – nous dit l’auteur - En s’ouvrant à l’autre, en n’ayant pas peur de forcer sa nature parfois pour accepter l’autre, cela peut nous permettre de vivre des  moments de joie, de bonheur  et de lumière que l’on n’aurait pas vécus en restant terré à se  morfondre. Cela fait du bien.»





On plante le décor de la librairie La Chouette qui lit
La librairie La Chouette qui lit a ouvert voici presque 4 ans à Marciac, créant la première vraie  librairie sur la commune. Pour Richard Tostain et Gaëlle Paty, il s’agissait de passer à la réalisation d’un rêve  qui a muri pendant 20 ans et la renommée du  festival qu’ils ont fréquenté pendant des années en tant qu’amateurs de jazz a été déterminante pour poser les valises de ces voyageurs. « On ne s’est pas appuyé dessus pour notre projet de librairie, mais on a pris en compte la culture qui avait infusée ici et les gens qui sont venus s’y installer pour cela. L’idée avant tout était de faire une librairie pour les locaux qui ont bien répondu à notre proposition dès le démarrage, car ici on constate une appétence pour le livre. On  veille à avoir une offre  riche,  variée, qui  va éveiller la curiosité et qui n’est pas constituée de livres dont on parle à la radio, ce que nos  clients apprécient beaucoup.  »
Librairie généraliste, le lieu dispose d’un salon de thé et café donnant une ambiance très chaleureuse à l’espace qui dispose de 6000 ouvrages « C’est un lieu d’accueil qui n’a pas seulement des rayons de livres. Chez nous on va à la rencontre du client, on crée un contact et généralement ça plait bien. ». Tout près de la grande place, un petit détour s’impose lors de la venue au festival de jazz qui se déroulera  du 18 juillet au 4 août.


Être libraire aujourd’hui, qu’est-ce que cela veut dire ? Quelle mission on se donne ?
« Je ne suis pas un libraire expérimenté, mais j’avais mon idée auparavant. Cela reste un commerce même si on n’est pas libraire pour être commerçant.  On est libraire parce qu’on aime les gens, que l’on a envie de transmettre les beaux textes. On le fait  par amour des mots, des images. Cette curiosité sans fin  nous permet de voir la créativité des artistes, des nouveautés… On observe les périodes, car on est en prise avec la société avec un petit temps de retard… il y a eu des périodes féministes, puis d’ouverture, d’accueil et là des périodes plus fermées, mais aussi de résistance qui reviennent souvent… Mais pour être libraire aujourd’hui, il faut être plus que passionné, on fait de sacrés horaires, on est deux à travailler ici avec Tiffany, la salariée. On peut dire que le rôle social d’une librairie dans les villages, comme  le travail technique que cela nécessite, ne sont pas des éléments pris en compte, ni  reconnus, par la sphère économique, sociale, ni par le monde du livre. Je passe mon  petit message…»



Actualité

Dans le cadre de Paysage in Marciac, le 24 juillet   : déambulation musicale avec David Rothenberg -musicien, naturaliste et philosophe- auteur du livre « Un  rossignol dans la ville »
Dédicace à La Chouette qui lit à 17h30.

Partenaire du festival de théâtre  Les moissons  d’été à  Thermes d’Armagnac  du 6 au 10 août : La Chouette qui lit sera présente sur les lieux du festival qui se déroule en pleine forêt.

 Partenaire du festival du jeu à Plaisance – du 16 au 18 août-  Rencontres  autour des Jeux  - jeux de cartes, plateaux, rôles, vidéo, en bois, jeux de société moderne...-

 


La chouette qui lit : https://lachouettequilit.fr/news/list             -     https://www.facebook.com/LibrairieMarciac/

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REDACTION

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