Masquières, Tournon d’Agenais, Trentels  | 47

Située sur une zone rurale à revitaliser une association expérimente de nouveaux modes de vivre et de travailler à partir de la création d’un éco système coopératif. Pièces maîtresses et fondatrices du modèle : relocaliser la production, s’appuyer sur la monnaie locale et assurer un revenu d’autonomie aux habitants désireux d’expérimenter ce modèle.

Le projet de développement territorial bâti sur  un modèle social, écologique et équitable de TERA  a démarré en 2014 dans le département du Lot-et-Garonne, sur une zone rurale à revitaliser. Six ans après,  l’expérimentation est en cours sur plusieurs communes du département, toutes à moins de 30 mn chacune.  

TERA -Tous Ensemble vers un Revenu d’Autonomie-
« L’objectif d’être de TERA est de distribuer un revenu de base  « aux habitants », supérieur au seuil de pauvreté d’un euro, et cela   sans condition. Versé en Abeille, monnaie citoyenne locale pour  85%, il constituera la contre-garantie de la production locale et permettra ainsi de revitaliser l’économie locale. Les habitants  seront ensuite libres de choisir des activités supplémentaires non marchandes ou marchandes pour augmenter leurs revenus. A ce jour, cinq personnes, portant une activité d’utilité commune   pour la coopérative reçoivent  un  revenu de base, mais le montant ne  représente que 10% environ  du montant final voulu » résume Vincent Dupuy- trésorier  de l’association TERA et  trésorier de l’association  L ’abeille, monnaie citoyenne locale (monnaie créée en 2010 par l’asso. Agir pour le Vivant).


Intégrer des logiques économiques  et financières  dans des valeurs écologiques et sociales
Si l’objectif n’est pas encore atteint,  une soixantaine de personnes habitent dans la zone concernée, expérimentent le projet à travers leur métier propre ou en proposant leur service à l’association ou bien encore en développant des activités en lien avec la coopérative.  « On cherche à coordonner toutes les fonctions utiles à nos besoins que ce soit auprès des associations, des acteurs institutionnels locaux, aussi bien  en partenariat ou en  aidant des structures à se créer comme ce fut le cas  de l’épicerie l’Alvéole.  TERA  ne propose pas une  vie en communauté même si certains partagent des lieux de vie commun mais d’inventer une façon de vivre ensemble localement » raconte  le trésorier, également  salarié à mi-temps de TERA.


Un maillage sur le territoire
Sur le terrain, l’expérience se décline sur la commune de Tournon d’Agenais, le siège social désormais  de TERA  où résident la plupart des personnes participants au projet ; à  Masquières,  lieu historique   de l’association qui comprend une  ferme de 12 hectares avec à ce jour  l’essentiel des activités : maraîchage  en permaculture, culture de spiruline, boulangerie, accueil des visiteurs…A quelques kilomètres de là, TERA a mis en place  un partenariat avec la commune de Trentels en vue d’y implanter un quartier rural d’une quinzaine de logements, le futur éco-village de l’association  dont le foncier est déjà acquis. Prochainement devrait s’initier un nouveau rapprochement  avec la commune de Lacapelle-Cabanac pour développer  un projet sur les énergies renouvelables.


A quelle échelle l’écosystème est-il viable ?
A quelle échelle l’écosystème est-il viable ? «Pour connaître la bonne taille d’un écosystème comme TERA,   cela revient à répondre localement à l’ensemble des besoins de la structure en sachant que chaque habitant pourra   dialoguer directement avec les  interlocuteurs, les acteurs, les décideurs locaux qui devront être très proches pour l’alimentaire, plus éloignés pour l’énergie  et   plus lointains  pour la monnaie…mais tout cela à 30 km maximum. Une fois tous les besoins pourvus localement, il sera nécessaire alors de créer un autre éco-lieu plus loin.» précise Vincent Dupuy.


Des structures juridiques adaptés aux besoins
Issue  d’une  association,  l’expérimentation TERA  dispose aujourd’hui  de structures  juridiques  complémentaires adaptées  aux activités économiques, foncières, fiscales (dons) et de partenariat avec les communes ; celles-ci se déclinant en  coopératives, SCIC…  Un  Conseil d’administration chapeaute l’ensemble selon une gouvernance partagée et   un  conseil scientifique et technique suit le projet. Enfin, TERA a redonné vie à une monnaie locale déjà en place, l’Abeille en créant en 2021 l’association « l’abeille, monnaie citoyenne », utilisable en coupon billet ou avec son téléphone portable sous  forme numérique.

 


Les Trois coups ! Selon Vincent Dupuy




> Coup de chapeau :  «A  ceux qui ont œuvré directement à la reprise de la monnaie locale, à la création de l’épicerie,  à beaucoup  de  bénévoles qui nous ont aidés aussi pour cela .»





> Coup de main : «On envisage la création d’un café associatif qui viendrait  se relier  à ce qui existe mais on manque d’énergie et de personnes…On lance un appel pour un coup de main…  »


> Coup de projecteur : «Aux communes comme Grande-Synthe, des villes  pionnières  qui  expérimentent le  revenu de transition écologique (RTE) qui est un dispositif qui vise également à encourager la transition écologique et sociale localement. »


Pour les plus curieux : http://www.tera.coop/

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REDACTION

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