Lasserre-Pradère | 31

Porté par un foyer rural, un café associatif se met en place à partir d’un collectif, après avoir recueilli les envies des habitants. Ouvert depuis 3 ans, le café a reçu le label « comme à la maison » décerné par le département aux lieux culturels atypiques. Espace d’ateliers et de rencontres également, le café s’est rapproché du centre social de la commune. Ici, la lassitude n’a pas de beaux.

Petite commune rurale de 1500 habitants à 20 km à l’ouest de Toulouse, Lassere-Pradère  ne disposait d’aucun lieu où l’on pouvait se rassembler pour discuter, mais elle  bénéficiait,  depuis  près de 70 ans, d’un  foyer rural aux activités sportives, culturelles  et de loisirs. Au sein de  cette association,  l’envie  de créer un café associatif  existait dans les têtes.
Et, c’est alors qu’un Lyonnais, la trentaine, installé depuis quelques années dans la commune, tend l’oreille  lors d’une soirée : « le foyer proposait  un  documentaire sur la permaculture, nous sommes venus avec ma compagne. Très  intéressés par le sujet, nous avions auparavant suivi un  stage sur ce thème. Après le débat,  le président de l’association m’a parlé d’une envie de créer un café. À cette période, on parlait de  villes en transition, je sortais d’une formation…   et  là je me suis dit -tu as envie  de faire des choses qui ont du sens… Tu viens de rencontrer des personnes avec qui il y a  un bon feeling- c’est le moment de donner du temps… » raconte Maxime Gauthier, un des co-fondateurs du café  le Buv’Art et aujourd’hui président de l’association du foyer rural.


Le collectif se structure. On identifie le lieu, l’ancienne école…
Ingénieur dans une entreprise à Toulouse, lorsqu’il prend son année sabbatique,  notre interlocuteur  ne pense pas à une reconversion, ni à changer de métier,  mais à donner du temps dans un projet et une action  qui seront portés par un collectif, dont il sera le coordonnateur.  « Je prends le sujet tout de suite à cœur. Je fais un sondage auprès des habitants, je vais voir la mairie, je multiplie les réunions pour présenter les attentes, les retours et envies. Le collectif se structure. On identifie le lieu, l’ancienne école  du village, désaffectée depuis 7 ans, mais qui nécessite des travaux de réaménagement et des remises aux normes ».


A la recherche de subventions…
Les travaux vont se dérouler sur  plusieurs mois à la force du poignet. L’association  du foyer se lance dans des recherches de subventions, bien soutenues par des bénévoles  connaissant les rouages de ces demandes, permettant d’obtenir  la 1ère  année 15 000 €  puis le double les années suivantes. La commune participe également  financièrement aux  travaux et dans la location des locaux qu’elle va  louer a minima : «  Il est clair que la motivation de tous est bien  là, celle de la commune,  des bénévoles qui donnent du temps le week-end surtout,  mais aussi la semaine avec les retraités » raconte avec le sourire, Maxime; nous confiant aussi avoir  perdu  de sa patience au regard des délais administratifs.
En octobre 2019, le café du foyer ouvre avec sa grande salle, son bar  et ses salles annexes. On y découvre  une décoration  sympa,  de classe  d’autrefois avec un grand tableau noir sur le mur, des tables avec  encrier. On pense alors à ce papier poreux utilisé par  les élèves  pour absorber  l’encre de leur porte-plume…   Va pour « le Buv’Art »,  la promesse artistique  est posée.


Le label « comme à la maison »
Depuis 3 ans, le fonctionnement du café s’appuie exclusivement sur les bénévoles, une commission assure le choix de la programmation, la  logistique et la communication des spectacles, des concerts à un rythme  de deux fois par mois et d’une expo tous les deux mois, le café lecture une fois par mois…  «  Nous avons obtenu le label « comme à la maison »  dédié aux  lieux culturels, ce qui nous a permis d’avoir  un financement et donc de proposer des spectacles de qualité, tout en veillant à avoir une participation libre sachant que l’on peut consommer en étant adhérent à raison de 1€ qui est demandé une seule fois, quand on adhère, on l’est ainsi à vie ».


Café associatif   et  centre social
Le lien social,  déjà présent avec les animations menées par le  foyer sur la commune, a été renforcé depuis la création du café associatif qui s’est rapproché du  centre social : «  cette sorte de partenariat permet au centre  social d’avoir un  local convivial à disposition, et pour nous, c’est  l’assurance d’avoir des  animations  de qualité qu’ils dispensent »

Et refait-on le monde et bien plus  au café Le  Buv’art ? « On met du sens dans ce que l’on fait,  ce que l’on vend, en choisissant des produits locaux, bio et respectant la nature.
Sous l’égide du café, a été mis en place un marché « drive » de produits locaux qui donne de l’animation lors des livraisons au café. Et puis on propose aussi des débats  où on réunit toujours un petit groupe… ».

«  On a encore du souffle, il n’y a pas de lassitude.… »
Tenir dans le temps, le défi semble à la hauteur du Président et de son association dont le pilier reste la convivialité avec quelques secrets à la clé qu’il nous livre «  On a encore du souffle, il n’y a pas de lassitude. Il faut privilégier la bienveillance, tenir informé l’ensemble des personnes qui agissent sur l’actualité de l’asso, être à l’écoute  des  nouvelles personnes pour les faire entrer dans la boucle… afin de garder les bénévoles et de les renouveler aussi".

 


Les trois coups ! selon Maxime Gauthier



> Coup de chapeau : « À l’ensemble des bénévoles, leur implication est totale. Ils se mobilisent pour l’intérêt général,  parfois en faisant des choses pas très agréables  pour eux, mais le fait que ce soit pour les autres est suffisamment moteur… Et aussi un coup de chapeau aux  personnes du village qui ont participé à la remise en état du lieu et notamment les retraités  qui ont apporté leur énergie, savoir-faire, idées…».

> Coup de main : « Il y a au sein de  la fédération des foyers ruraux, dont  nous faisons partie, des envies de créer des cafés associatifs, notre expérience est à partager avec eux s’ils le souhaitent … mais aussi auprès de toute personne qui me le demande».

> Coup de projecteur : « À une démarche, la mienne en toute simplicité,  pour montrer que certains chemins ouvrent à des projets  qui n’étaient pas envisagés au départ. C’est un stage de permaculture qui m’a donné les clés, et qui  m’a donné envie de me lancer dans  ce projet de café avec d’autres dans le village…».

En savoir plus : Café le Buv'art :               http://foyerrurallasserrepradere.fr/?page_id=1104    -                   Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.



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REDACTION

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