Vayres- 33

A Vayres, le syndicat mixte de collecte propose un nouveau concept de déchetterie en dehors des codes habituels de par son design et ses équipements avec la volonté de faire changer le regard des usagers. Le déchet y retrouve une nouvelle vie à partir d'un libre service gratuit ou en empruntant les filières de recyclage. Conséquences : le lieu est apprécié, les incivilités baissent et les tonnages d'enfouissement diminuent fortement.

 

Depuis plusieurs mois, on ne se rend plus à la déchetterie de Vayres (33) pour y jeter ses déchets, des objets ou des matériaux dont on n'aurait plus besoin. Entièrement rénové, repensé, le lieu a pris des allures de supermarché où les fournisseurs et les clients sont les mêmes, c'est-à-dire les usagers, avec la particularité qu'ici lorsqu'on repart avec un objet que l'on a repéré dans le magasin on ne débourse rien. Tout est  gratuit. " Le lieu était devenu obsolète et sous la houlette des élus du syndicat et de son Président, il a été repensé au niveau de l'architecture et du fonctionnement en ayant en tête, de donner, de prendre, de recycler. L'objectif était de baisser les enfouissements, néfastes pour l'environnement et coûteux pour la collectivité" précise Elodie Bittard, directrice de communication du SMICVAL du Libournais Haute-Gironde (33).


Ici rien ne se jette ou presque
Ainsi à  la déchetterie de Vayres les usagers déposent les objets, petits ou grands, des fonds de  peinture, une chute de bois, quelques rouleaux de tapisserie… avec l'idée que cela peut servir à quelqu'un d'autre. Tout ce qui est récupéré vient alors alimenter comme dans un supermarché le rayon approprié avec l'intervention de l'agent valoriste. " Il y a 3 zones -commente Elodie Bittard- la maison des objets avec comme dans un supermarché le rayon cuisine, électro ménager… A côté, un préau couvert, réceptionne les matériaux, le gros bricolage, les gros meubles et enfin un espace dépôts où l'on déverse sur le sol gravats, déchets verts qui iront vers des filières de valorisation pour l'essentiel."
On l'a compris, ici rien ne se jette ou presque. Quand le réemploi n'est pas possible, les filières de recyclage sont alors activées et c'est ainsi que le déchet devient mineur.
Les résultats sont déjà là : 50 % des déchets apportés changent de main, repartant pour une deuxième vie et le tonnage des enfouissements a baissé de 65 %. L'ambition du syndicat est encore plus grande avec l'objectif d'atteindre 90 à 95 % de tonnage recyclé. Dans ce but des filières sont en test pour le plâtre, les films plastiques, les huisseries avec vitres.


Une corvée qui devient une visite parfois en famille
En peu de temps, à l'étonnement des responsables, les comportements ont changé. Les usagers opèrent naturellement chez eux un tri avant de se rendre à la déchetterie en pensant que ce qu'ils apportent va trouver un repreneur. D'une corvée que représentait le déplacement vers la déchetterie, on est passé à une visite qui se fait parfois en famille et où l'on prend le temps de faire un tour au magasin avant de repartir. Les visites d'une durée de quelques minutes avant la rénovation sont passées à 30 mn en moyenne et la relation avec les employés sur le site s'est fortement améliorée.
Le concept mis en place par le SMICVAL à Vayres ressemble, certes, à ce qui est fait dans une ressourcerie en matière de récupération des objets et de revalorisation, sauf qu'ici c'est d'une part une collectivité qui gère le lieu et que l'apport y est en quelque sorte récompensé, voire encouragé.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser les abus sont mineurs. Une dizaine de rappel à l'ordre ont été effectués auprès de personnes qui venaient faire leur marché en quelque sorte sans penser à alimenter le magasin.


Un concept novateur adapté au contexte local
Le nouveau site, très innovant appelle la curiosité de d'autres collectivités en France et à l'étranger mais notre interlocutrice met en garde sur la duplication du modèle car il nécessite réflexion auparavant : “A Vayres nous sommes sur un lieu qui ne comportaient pas d'entreprise d'insertion ou associative en matière de collecte et de valorisation. On peut dire qu'on est venu enrichir une offre locale et non concurrencer ce qui existait ".



Entre nous


> Grande satisfaction : " C'est d'avoir réussi à changer le regard des usagers, de voir que cela correspond à un besoin et que la mission de service public est pleinement assurée".

> Solutions à trouver prochainement ? "C'est de penser à adapter ce modèle à d'autres contextes plutôt que vouloir le dupliquer". 



Pour les plus curieux  : www.smicval.fr

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REDACTION

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