Bussière-Badil 24

L’insertion par l’apprentissage de mineurs isolés étrangers est souvent complexe. Ici, il existe des formations mais pas d’entreprise d’accueil, là-bas c’est l’inverse, parfois les deux se rejoignent. Dans notre exemple, c’est principalement la persévérance du jeune et de l’entreprise, soutenue par une association qui a été la clé de la rencontre et de la mise en place d’un contrat d’apprentissage. Une belle histoire qui commence…

 

Insertion par l'apprentissage

« Comme tout le monde, on regarde la télé et on se dit on peut faire quoi ? Je ne sais pas si cela nous libère la conscience mais une chose est sûre désormais Cheik est là, et nous allons nous occuper de lui. Si ça marche, ça marchera pour chacun de nous. Nous avions déjà fait quelques démarches et on nous répondait "vous êtes en pleine campagne".
Mais mince, dans cette campagne, nous y vivons, nous avons une activité et on n’y vit souvent pas si mal. Avec 1 euro on va à Angoulême en bus, et enfin, les jeunes étrangers qui arrivent ne viennent pas forcément des grandes villes, comme c’est le cas pour Cheik » raconte Jean-Michel agriculteur-restaurateur et qui avec Thierry a ouvert depuis près de 20 ans la Ferme de Panivol à Bussière-Badil.
 >> Photo : Thierry et Cheik

 

Une course contre la montre s’est engagée

La rencontre, le contrat d’apprentissage seraient-ils dûs au hasard ou à la persévérance, la deuxième option semble la plus proche de la vérité quand on regarde les étapes de chacun et la course contre la montre que tout cela a nécessitée.

Mineur non accompagné (sans famille) Cheik est originaire de la Côte d’Ivoire. Pris en charge par l’ASE (l’aide sociale à l’enfance), il a été placé à l’Espoir CFPJ de Tournan-en-Brie, un établissement en Seine et Marne voici quelques mois.

Suivi par cette association, Cheik souhaitait se former en carrosserie et mécanique, sauf qu’il ne trouvait pas d’entreprise d’accueil pour effectuer ses stages. « Il a envoyé une quantité de CV, a contacté de nombreuses entreprises en s’y rendant également mais sans succès. Il parle le français et il est volontaire… « Je voyais les jours passer et il allait atteindre la majorité sans avoir signé un contrat. On m’a parlé d’une plateforme qui recueillait les demandes de stages et nous sommes tombés sur la ferme de Panivol qui avait le grand avantage de proposer l’hébergement » raconte Maryse son éducatrice spécialisée.


« Il n’est pas facile de trouver des apprentis… »

En Dordogne, Jean-Michel et Thierry, avaient déjà eu une expérience avec un mineur isolé étranger, une belle rencontre mais qui n’avait pas débouché sur un réel travail pour le jeune. « Il n’est pas facile de trouver des apprentis dans notre secteur professionnel, ce que je comprends, c’est un métier dur. À 18 ans, moi aussi, je ne pensais pas faire ce que je fais aujourd’hui. Au Centre de formation d’Angoulême là où est Cheik, il y avait encore des places disponibles début janvier.»

 

« Nous allons… lui transmettre le métier que nous aimons ».

Depuis décembre, la veille de ses 18 ans, Cheik a signé son contrat d’apprentissage. Son éducatrice qui s’est occupée de la partie administrative est aujourd’hui satisfaite et va donc pouvoir continuer à le suivre. Cheik se sent bien dans son nouveau cadre et du côté de ses maîtres d’apprentissage, on est optimiste : « il est très volontaire, il fait partie de ces jeunes qui veulent s’en sortir, il appelle cela avoir de l’ambition, nous, on dit qu’il a de la motivation, c’est donc positif. Nous allons pouvoir commencer à nous connaître mutuellement et lui transmettre le métier que nous aimons.»

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REDACTION

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