Cizos 65

À partir d’un choix de système agricole, issu d’une production bio et de semences anciennes, à laquelle ils ont rajouté une activité de transformation, des agriculteurs aujourd’hui regroupés dans une coopérative ont souhaité retrouver confiance, autonomie et une souveraineté sur un territoire.

 

« Acquérir la souveraineté alimentaire sur un territoire », c’est le message lancé en 1996 par une paysanne de Via Campesina (Mouvement international de paysans, de travailleurs agricoles, de femmes rurales…) et c’est dans cet objectif que des agriculteurs se sont regroupés dans les Hautes-Pyrénées sous la houlette d’Éric Marie agriculteur boulanger, militant dans le réseau des semences paysannes, aujourd’hui président de la Coopérative L’Odyssée d’Engrains.
« L’odyssée » démarre avec une poignée d’agriculteurs installés en bio qui font de la polyculture-élevage. En 2009, ils testent des variétés anciennes le blé poulard d’Auvergne et le petit épeautre.


Entre la semence et la pâte, le blé aura parcouru au maximum 50 km
À l’issue de cette phase d’essai, une douzaine de paysans pyrénéens des Hautes-Pyrénées, du Gers et de la Haute-Garonne (trois départements mitoyens) vont participer à la multiplication des semences.
La culture étant amorcée, restait à assurer la pérennité et la transformation de ce blé pour aller vers la souveraineté alimentaire.
« La réglementation est claire, en raison de sa dureté, le blé Poulard d’Auvergne, avec ses épis noirs magnifiques, pouvait convenir à la production de pâtes alimentaires. Une filière pouvait se mettre alors en place, de l’agriculteur au transformateur en passant par le meunier, car l’idée de ce projet est avant tout de permettre à nos campagnes de créer et produire sur place, d’en rémunérer bien chaque maillon et de vendre à proximité du lieu de production. C’est grâce à la mise en place d’une économie locale qu’un territoire peut garder ses habitants » dit Hélène Mombertrand, salariée depuis quatre ans dans la coopérative, qui après avoir été à la production s’occupe aujourd’hui du commercial.


Dans le respect de la production artisanale
Mais on ne se lance pas dans la production de pâtes alimentaire et la vente sans quelques phases de recherche et d‘expérimentations.
Ainsi la fabrication va tout d’abord se faire chez Éric Marie, paysan boulanger et va s’appuyer pour les premières ventes sur les agriculteurs qui font les marchés et qui fournissent quelques AMAP. Les résultats sont convaincants.
L’aventure qui s’appuie au départ sur le GAB 65 (Groupement de l’agriculture Bio), séduit également des élus, engagés dans l’environnement, ce qui va permettre au collectif de bénéficier d’un local dans la zone d’activité de Lannemezan en 2014, quelques mois après avoir créé la SCIC L’Odyssée d’Engrain.
« Nous sommes aujourd’hui à Cizos, dans les Hautes-Pyrénées, dans un local qui dispose d’un bureau, d’une zone de stockage et d’un laboratoire où nous recevons la farine qui a été au préalable moulue sur des meules de pierre par des moulins partenaires, que nous mélangeons à l’eau pour la façonner, étape qui sera suivie de douze heures de séchage. C’est tout un procédé artisanal que nous respectons » précise avec passion notre interlocutrice.

 

Des produits distribués dans le Sud-Ouest
Aujourd’hui la SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) qui est dans sa cinquième année de production comprend plus de soixante-dix coopérateurs, qui s’appuient, bien sûr, sur une gestion collaborative via un comité de pilotage constitué de producteurs (au nombre de douze pour une production de 30 tonnes), de transformateurs, de distributeurs et de citoyens.
Sa gamme de produits – macaroni, coquillettes, fusilli…- est commercialisée sous le label « L’Odyssée d’Engrain » et distribuée dans le Sud Ouest auprès des magasins Biocoop et épiceries fines mais aussi sur les marchés par les paysans eux-mêmes et à travers les AMAP.


Diversification de la gamme en préparation…
L’Odyssée Engrain a aussi de beaux projets à travers la diversification de ses produits, pâtes fraîches, pâtes à partir de farine de lentilles et une volonté d’aller vers d’autres marchés de façon régulière telles les cantines scolaires où les appréciations données par les jeunes sont encourageantes.
Et c’est en répondant à ces nouvelles orientations ainsi qu’à l’intégration d’un moulin que le besoin d’agrandir se posera en septembre. Mais n’allons pas trop vite, trop fort…


Entre nous :

> Grande satisfaction : « De voir que l’aventure humaine se poursuit, que l’on reste positif et que le projet vit ».



> Solutions à trouver prochainement ? « Faire vivre avec plus d’attention la coopérative qui comprend aussi des bénévoles. Nous sommes aujourd’hui entre 70 et 80 personnes, il nous faut améliorer la communication avec nos sociétaires ».


Pour les plus curieux : http://odysseedengrain-patesbio.fr - https://fr-fr.facebook.com/patesbiohautespyrenees


Je m’engage à apporter mon expérience sur un projet similaire, vous pouvez me contacter :
Hélène Mombertrand   -   Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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REDACTION

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