Bournos | 64

Lors de leur formation professionnelle agricole, ils ne concevaient pas leur projet d’installation sans faire du pain.
Installés depuis 6 ans, lui, est aujourd’hui le plus souvent dans les champs, elle, les mains dans le pétrin deux jours par semaine… Une belle harmonie sur ce lieu où la vente de pain se fait à la ferme pour le grand plaisir de ces paysans boulangers.

Le jeune  moniteur d’escalade  a souhaité voici un peu plus de 6 ans, reprendre la ferme de son père située à Bournos, à 20 km  au nord de Pau. Au cours de sa  formation  professionnelle  agricole, Guillaume Sarraillé et sa compagne Alexia Pélov  vont se positionner sur le bio et faire des choix. « C’était une évidence pour nous, j’ai refusé dès  l’installation d’utiliser des produits phytosanitaires.  Mon père étant dans une agriculture conventionnelle, il a fallu revoir les parcelles jusqu’à dernièrement. Le projet  de faire du pain, d’avoir des brebis, de faire du fromage, c’est  la formation qui nous a permis de découvrir  ces possibilités et de  les mettre en place  » raconte Guillaume.


« Des variétés anciennes, non passés par la main de sélectionneurs de génétiques »
Sur les 38 hectares  de  polyculture-élevage, le GAEC des Arradits (en Béarnais, signifie  racines) aujourd’hui consacre 7 hectares  aux blés, seigle (pour faire le levain)  et sarrazin. «  Les blés semés  sont des variétés anciennes, non passés par la main de sélectionneurs de génétiques. Ils  ont été abandonnés car ils ont notamment peu de rendement mais  ils  ont un grand intérêt pour la terre elle-même qu’ils nourrissent bien parce qu’ils font beaucoup de paille. Nous ne   sommes pas dans une région céréalière, et selon les années plus ou moins humides,   ces différents blés me permettent de sortir une production homogène. Et puis, au fil des années, il  y a une coévolution semences,  sol,  climat qui se fait. J’aime ce travail » raconte cet amoureux des céréales pour qui chaque saison apporte son lot de couleurs et de contentement.


« Notre pain est un  pain de paysan, simple par sa forme et rustique »
Plus boulanger que paysan ? Non. Guillaume  et Alexia, tous deux proches de la trentaine,   se  considèrent simplement comme des  boulangers travaillant comme autrefois.  «  Nous n’avons pas la créativité de la boulangerie d’aujourd’hui, ni sa diversité. Notre pain est un  pain de paysan, simple par sa forme et rustique. Nous travaillons une matière vivante avec un grain que nous moulons la veille et qui donne une farine  T80 et T90, pauvre en gluten et riches  en minéraux.»


« le  pétrissage n’a rien à voir avec les images d’Epinal »
La mouture différente à chaque  passage sous la meule de pierre (Moulin des frères Astrié)   n’écrase pas le  grain, ni ne le brise  mais le déroule. Sans minimiser le travail  d’Alexia, qui désormais consacre deux jours par semaine  à la fabrication des 250  kg de pain, Guillaume précise que le  pétrissage n’a rien à voir avec les images d’Epinal où le pain se fait à la force du poignée  : «  Dans notre pétrin large et long, la pate est semblable à une soupe épaisse. C’est  le résultat du frasage qui consiste à  mélanger lentement la farine, l'eau, le levain et le sel.  On laisse reposer et alors vient  le  pétrissage qui sera court.  C’est en allant voir et regarder ailleurs et en  faisant que l’on apprend… »


Une cuisson   à chaleur tombante
Le pain est  ensuite cuit au feu de bois dans un four métallique à chaleur tombante «  C’est aussi une particularité qui permet de développer  les  arômes. Une fois que le four atteint 300°, on l’éteint  et le pain va  cuire,  on  veille  à ce qu’il y ait  toujours une bonne humidité … »
Deux après midi  par semaine la vente a lieu à  la ferme pour l’essentiel, sur  quelques marchés et dans deux épiceries locales. « Nous aimons ces moments de partage avec les  clients. C’est un encouragement à poursuivre notre métier »  conclut Guillaume.

 


Les Trois coups ! selon Guillaume Sarraillé




> Coup de chapeau :  « A tous les paysans qui m’ont offert de voir chez  eux, qui m’ont donné de leur expérience  et savoir faire ;  les paysans  de la Bretagne, du Jura, de l’Espagne, du  Maroc… Une diversité  qui fait ce monde et ce métier de paysan. C’était une expérience  de toute une vie qu’ils  nous ont donnée. »




> Coup de main : « On cherche à faire partager ce que l’on fait  que ce soit à travers la création d’ateliers  ou pour notre pain. La ferme peut accueillir plus de monde, pour développer la boulangerie, mais aussi pour du maraîchage, des poules pondeuses… il y a de la place pour des projets »

> Coup de projecteur : « À un collectif, l’Union des producteurs fermiers du Béarn, ; ils souhaitent regrouper les producteurs du coin dans l’idée de mutualiser, coordonner… nous manquons de temps pour cela. Il propose des pôles de fonctionnement en commun pour répondre à des appels de projets dans les cantines…  Seul, c’est  souvent impossible… Cela existe déjà au Pays Basque. C’est un beau projet. »

 


Pour les plus curieux :  La ferme Las arradits - 2 route de Pau à Bournos  Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.   tél. 0684563882


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Faire du pain artisanal de qualité…   Pavie 32                     https://www.ici-toutvabien.org/informer/196-pain-artisanal-qualite-prix-juste-bio-arthur-hamoud-boulanger.html

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REDACTION

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