Cocumont | 47

Créer un atelier artisanal de sciage du bois à partir d’essences locales et instiller des savoir-faire anciens sans renier la technologie, telle est la ligne de conduite de ce jeune artisan. Ingénieur de l’école supérieur du bois, le métier de scieur, il l’a appris comme apprenti mais aussi en allant recueillir l’expérience d’anciens bûcherons et scieurs.

Tout jeune, Geoffroy Browaeys  fabriquait des objets simples et utiles en bois. Est-ce pour cela qu’il fera quelques années plus tard l’école supérieure du bois à Nantes ? On peut le penser. Mais à sa sortie, l’ingénieur originaire d’Anjou, reste fidèle à sa première passion,  il ne souhaite pas travailler dans une usine de bois, c’est le  côté artisanal qui l’attire toujours  et qui va l’amener à faire un apprentissage chez un scieur dans le Lot-et-Garonne. « J’ai fait  le choix de travailler  dans un atelier de sciage de bois atypique  pendant une année, j’ai appris beaucoup. C’est une expérience  de sciage à l’ancienne qui a été déterminante. C’est aussi une école de l’humilité, on comprend que le  diplôme c’est beaucoup de théorie et que l’assurance ne vient qu’avec l’expérience.»

Sur le chemin du GR10, il traverse des vallées, s’arrête …

Cette quête de connaissances, Geoffroy Browaeys  la poursuit en partant marcher dans les Pyrénées à la rencontre d’anciens menuisiers, scieurs, bûcherons…  Sur le chemin du GR10, il traverse des vallées, s’arrête et va ainsi rencontrer six anciens « Les personnes avec qui j’ai échangé avaient  plus de 85 ans, autant dire qu’elles  détenaient des connaissances aujourd’hui oubliées ; tenant compte du rythme du bois, ils n’allaient pas plus vite car le but était de moins le travailler une fois rendu à l’atelier. L’abattage se faisait avec la lune descendante en période décroissante,  à la saison  où la sève était au plus bas, afin de minimiser les attaques d’insectes… J’ai enregistré, noté, tout  ce qu’ils me disaient. »

« Quand je suis revenu, je voulais m’installer… »  

À son retour, notre marcheur souhaite remettre en avant ces savoir-faire dans l’exercice  de son métier. « C’était une évidence,  je pense que le monde va tellement vite, que l’on a perdu pied et que se reconnecter à la nature, la terre, les arbres, des valeurs sûres, redonnent du sens à notre vie. Quand je suis revenu, je voulais m’installer  avec l’ambition de continuer à faire vivre ces savoirs.»


Une scierie  pour les particuliers et les professionnels  
Il  reprend  un atelier de sciage à Cocumont et démarre son activité en 2019  à tout juste 26 ans. « J’ai trouvé un atelier très bien équipé  et pour lequel je suis en location tout comme l’ensemble du bâti, j’ai complété l’ensemble  par quelques outils informatiques et j’ai démarré l’activité de scieur.»
Si l’idée est d’intégrer demain  l’abattage selon les règles anciennes, pour l’heure, l’atelier de sciage à partir d’essences locales assure l’activité principale. « On scie à la demande aussi bien pour les  particuliers que les professionnels en essayant de valoriser certaines essences oubliées qui partent souvent en chauffage comme le platane.»


…  Et une activité décoration
Très actif, l’artisan scieur connaît un bon développement en ayant fait le choix de se démarquer  à travers  une proposition de bois locaux. Il  a aussi fait le pari  d’embaucher  deux  jeunes :  Julien pour  l’activité scierie,  Zouhair pour  créer l’activité de décoration permettant  de valoriser des pièces de bois recherchées en menuiserie.  « Trois jeunes  dans une scierie, ce n’est pas courant, d’autant que le métier demande de la manutention. L’activité  décoration,  moins physique,  a permis d’embaucher Zouhair  qui n’arrivait pas à retravailler après un grave accident de travail. Son poste est adapté et ses horaires également. Il a réussi une belle conversion pour lui et pour l’entreprise c’est un plus aussi.»
Prochainement, l’atelier devrait pouvoir assurer le séchage et  une boutique en ligne va permettre de mettre en avant les pièces de décoration.

 


Les Trois coups !  Selon Geoffroy Browaeys  




> Coup de chapeau :  «Aux anciens qui m’ont transmis ce qu’ils savaient et à leur travail qui était effectué dans des conditions plus difficiles que les nôtres, notre vie est bien plus facile aujourd’hui.»



> Coup de main : « J’aimerai que ceux qui ne connaissent pas le travail en scierie viennent nous voir… J’expliquerai ce qu’est ce métier… On a su attirer des jeunes, d’autres  demain pourraient être intéressés.»



> Coup de projecteur :  «… Sur l’abattage et le débardage, selon des méthodes respectueuses pour l’environnement car peut faire une vraie sylviculture avec des forêts variées et non de la monoculture… On est allé vers des excès alors qu’il existe de vraies alternatives.»



Pour les plus curieux :         L’artisan scieur : https://www.lartisanscieur.fr/

                                            Geoffroy Browaeys : Tél. 0660959503    -     Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Partager cet article de ICI, tout va bien
Pin It

REDACTION

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies. En savoir plus