Morlaàs | 64

Lieu magique, lieu de conversations, lieu où l’on peut vivre mille aventures… C’est ainsi qu’elle décrit enfant, sa librairie. Après des études de commerce, un travail stable et bien rémunéré dans une agence de publicité en France, puis à l’étranger, la petite musique ne s’éteint pas. Transmettre, être en lien, donner plus de sens à sa vie… Le rêve de l’enfance reprend place, devenir libraire est alors une évidence.

En mars dernier, la librairie « Chez Gustave » ouvre  à Morlaàs, commune de 4000 habitants à 3Omn de Pau. Un OVNI dans une communauté de communes de 73 communes qui ne disposaient jusqu’à ce jour, d’aucune librairie. «  J’étais étonnée moi-même qu’il n’y ait pas ce type de proposition. Pendant ma formation,  l’ancien propriétaire de l’Escampette, une librairie  réputée de  Pau,  me met sur la piste. Je m’assure de son conseil en faisant une étude de marché. Celle-ci  révèle que c’est une bonne idée au regard des catégories socioprofessionnelles, de la proximité d’écoles et du collège. J’avais eu aussi un  bon contact avec la communauté de Communes…  Restait  plus qu’à foncer »  raconte avec enthousiasme Marjolaine Pétillon.


« J’ai mes appétences, mais… »
La librairie « Chez Gustave »  se glisse entre une fleuriste et un snack, à deux pas de la mairie, et de sa grande place, sur la deuxième artère principale du bourg :  « La situation est idéale.  Le local a été entièrement  refait et je dispose de 60 m2  de boutique avec une réserve de 40 m2 qui, a terme,  ne devraient faire qu’un seul espace. » Librairie généraliste, le lieu  fait une large place au  Manga, à la BD  jeunesse et adulte avec une forte teinte féministe, sans oublier pour autant que le  métier de notre jeune libraire consiste à écouter les choix de ses clients et à les conseiller : « J’ai mes appétences, mais je lis  tout ce qui se vend et ce qui ne se vend pas. Ces derniers ayant besoin d’être défendus et donc d’être lus. Et puis, j’essaye de ne pas rester seule dans ce métier. J’ai constitué un réseau de plusieurs librairies,  deux sont locales et  une dans la région parisienne. On se donne des informations sur nos lectures, en sachant que ce qui marche en ville ne marche pas forcément en ruralité. On échange aussi sur tout ce qui fait la vie d’une librairie.»


Un nom, en  hommage à Flaubert… ?
Il était temps de poser la question à notre tout juste trentenaire : le nom de votre librairie est-il  un clin d’œil  à  Flaubert ?   « Pas du tout -  dit-elle-  - dans un éclat de rire, tout le monde tombe dans le panneau. Pour dire la vérité c’était le nom de mon chat qui était mon compagnon de longue date et qui est mort quelque temps avant l’ouverture. Ce n’est donc qu’un clin d’œil au petit Gustave. »


… « Et quelle est la prise en compte de l’écologie et du social dans votre projet ? »

« Je fais attention à mes commandes, sur le plan économique certes, mais aussi écologique pour diminuer les flux. Quant au côté social, je pense à la création de  liens qu’amène un lieu comme celui-ci, qui est à la base  de mon envie de devenir libraire. La création du club de lecture, où déjà 32 personnes sont inscrites, va démarrer et proposer des échanges une fois par mois autour d’un ouvrage choisi ensemble.»


Proposer des évènements en dehors de la librairie…
La mise en place du club de lecture fait suite à une première invitation d’auteur,  quinze jours après l’ouverture. Un tempo  rapide comme un signe pour dire que désormais à Morlaàs le livre, la lecture, les échanges  vont  compter : « C’est allé vite en effet et le public était là.  J’avais  envie de mettre en place une rencontre d’auteur, d’autant que nous avons la chance d’avoir deux maisons d’édition sur la commune, ce qui rend  plus facile ce type d’événement, mais il va falloir trouver un rythme régulier avec l’idée de porter ces rencontres,  ainsi que le club de lecture dans un café et le pub de la commune, à deux pas d’ici car je suis persuadée que des personnes encore ont du mal à pousser la porte d’une librairie.»


« …mon idéal c’est créer du lien… »
D’autres projets devraient aussi voir le jour en direction des plus jeunes, très attendus par les professeurs, juste une question de quelques semaines.  La librairie « chez Gustave » annonce de belles rencontres à venir  et une volonté d’impulser des moments d’échanges  autour des livres :  «  Vendre des livres, ce n’est pas seulement mon objectif, mon idéal c’est créer du lien, d’intégrer la commune et de participer à la  faire vivre  » conclut avec félicité  la native de Barcus désormais Béarnaise.


Les trois coups ! Selon  Marjolaine Pétillon


> Coup  de chapeau : « À ma famille, elle m’a accompagnée par l’encouragement, le financement, les  travaux,  tout au long de ces deux années où mon projet prenait forme. Et puis la communauté de communes  pour son accueil et ses informations locales et aussi la CCI  pour la mise en place du projet dans ces aspects comptables et juridiques.»


> Coup de main : « Je n’en ai pas besoin ! ( sourire ) par contre,  je peux en donner auprès de personnes qui  ont des projets. Depuis que j’ai ouvert, pas mal de personnes me posent des questions sur la création d’une entreprise. J’y réponds volontiers.»



> Coup de projecteur : «  sur Rivka  qui est une jeune maison d’édition spécialisée dans les littératures de l’imaginaire à vocation de divertissement, le fantasy,  le fantastique et la science-fiction. Le travail de l’illustration est magnifique. Les textes sont bons et  l’esthétique est  superbe. Ce sont  des livres objets à des prix abordables entre 16€ et 18€. »



En savoir plus : https://www.facebook.com/LibrairieChezGustave/

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REDACTION

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