Marciac | 32

Comment limiter l’impact environnemental d’un festival international qui reçoit pendant 3 semaines plus de 250 000 personnes ? Alors que le bilan s’améliore chaque année, les organisateurs montrent leur détermination à faire toujours mieux dans les actions mises en place et leur suivi.
À cela s’ajoute un nouveau défi : réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au transport. Là aussi, une démarche se met en place.

Si le festival Jazz In Marciac  n’est plus  à présenter, il convient  de rappeler que plus de 250 000 personnes sont accueillies pendant 3 semaines  dans un village qui  compte 1300 habitants le reste de l’année.  Née voici 45 ans -comme l’évènement-  Solène Dumont,  Marciacaise,  confie avoir le festival inscrit  dans ses gènes : « Je suis comme Obélix, je suis tombée  dedans dès ma naissance, mes parents  étaient bénévoles,  j’ai porté les bouquets de fleurs aux musiciens, j’ai ensuite intégré l’équipe de bénévoles et en 2015 j’ai proposé ma candidature au CA. Ma sensibilité  écologique et ma profession  ont fait que j’ai pris en charge la thématique du développement durable qui était déjà intégrée dans l’organisation  du  festival. »

Une prise en compte du  territoire et des habitants
Limiter l’impact de la manifestation culturelle est  le leitmotiv de Solène Dumont qui se doit de respecter un lieu, un territoire et ses habitants  avant tout : «  le festival, je l’ai vu grandir avec cette prise en compte dès le départ. Il s’agissait de créer une dynamique à partir d’un évènement musical, d’un spectacle vivant,  qui a permis de sauver mon village. Dans cette volonté de porter l’émotion, la  création en ruralité,  il fallait aussi que cela n’apporte pas de nuisance auprès des habitants.»

Agir sur ses partenaires
Certes, dans sa démarche,  le festival  a privilégié le circuit court, la volonté d’aller vers une offre alimentaire de qualité proposée par les producteurs du Gers,  mais depuis quelques années, la priorité concerne  le traitement des déchets et la volonté d’éviter d’en créer : «  Nous avons fait le choix d’équipements  réutilisables avant l’obligation de la loi,  que ce soit au niveau des verres, des assiettes. Nous travaillons avec  dans ce but avec Ecocup. Les Food trucks gérés directement par le festival ont  permis d’intégrer depuis deux ans  une proposition bio, un plat végétarien, l’utilisation d’emballages recyclables et un tri des déchets alimentaires à la source.»

Sensibiliser le public
Depuis six ans, le festival  dispose d’une brigade verte comptant une vingtaine de bénévoles qui trient, contrôlent les déchets, nettoient les poubelles… « Mais c’est aussi un travail  d’équipe de tous les instants qui commence par de la sensibilisation, notamment quand nous avons mis en place les toilettes sèches, il y a des a priori qu’il faut combattre et nous devons expliquer. »

Des pratiques à poursuivre et amplifier
Ce combat se construit tout au long de l’année avec l’ambition sur le long terme du zéro plastique à usage unique, zéro mégot au sol, zéro masque. «  Avec la récupération des bouchons en plastique, la récupération des huiles de cuisson, on  a d’autres avancées importantes,   grâce à la proposition de nos cendriers réalisés  à partir des briques Tetra pak, permettant de récupérer les mégots, véritables fléaux au niveau écologique, et que nous faisons recycler.  Nous  portons  de plus en plus notre attention sur les énergies et notamment sur la dépense en eau. Nous devons veiller  à économiser nos ressources locales, les toilettes sèches seront un passage obligé dans un avenir proche, nos habitudes devront évoluer nécessairement.»

Les transports… un nouveau défi
Un nouveau défi  souhaite être relevé par les organisateurs du festival en ce qui concerne  la réduction  des émissions de gaz à effet de serre liées au  transport. L’adhésion à cette démarche s’inscrit dans une action nationale « Festival en mouvement » portée pour la région Occitanie par l’association Elémen’terre. Les  enjeux  sont multiples : réduction des pollutions, accessibilité, accueil des festivaliers et festivalières, sécurité des personnes… « C’est un domaine où il y a des marges de progression importantes dans la proposition de transports alternatifs, le covoiturage, l’accueil des personnes à mobilité réduite… Cette démarche démarre par une enquête que nous allons effectuer cet été auprès du public. D’autres festivals se sont engagés  à collecter des informations dans l’objectif d’aller vers des expérimentations dans une  première étape. Nous avons deux ans pour  imaginer des solutions. »



Les trois coups ! Selon  Solène Dumont


> Coup  de chapeau : « A l’équipe des Brigades vertes, qui sont des bénévoles de tous les âges, entre 18 et 80 ans, des fidèles en majorité qui viennent de l’étranger en  grande partie et qui sont fortement impliqués.»


> Coup de main : « On est ouvert à toutes les propositions, les retours d’expériences et on peut aussi partager les nôtres avec d’autres organisateurs.»



> Coup de projecteur : « Sur le Festival Musicalarue de Luxey dans les Landes  qui ont pas mal d’idées et qui notamment ont eu les arguments pour qu’une expérimentation des toilettes sèches se mettent en place  à Marciac. »




En savoir plus : https://www.jazzinmarciac.com/festival-ecoresponsable

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REDACTION

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