Après une vie professionnelle dans la restauration, un couple décide de concilier leur savoir-faire avec une proposition de travail pour les retraités afin de leur assurer un complément de revenu : cuisiner ensemble des plats et les vendre. Démarrée en 2018, l’aventure se poursuit avec les aléas de la crise sanitaire, d’un local à trouver, mais l’adaptation, l’optimisme et les projets sont intacts.

Bègles - 33

« Ma vie professionnelle s’est passée dans la restauration, je ne sais faire que cela et lorsque nous sommes revenus sur Bordeaux avec ma compagne, après avoir vendu notre affaire, on a monté un magasin de déstockage alimentaire qui n’a pu durer, les travaux du tramway nous ayant obligés à quitter ce lieu. Durant cette période, nous avons vu la détresse des gens, des personnes âgées avec une petite retraite, de là est né notre projet ».
Avec un franc-parler et un débit rapide, Éric Bengoa évoque ainsi son parcours, les rencontres, les personnes laissées en carafe dans la société, la détresse, sa proximité avec les seniors, lui qui a 55 ans, a bien conscience qu’il est difficile de trouver du travail aujourd’hui. « Ce sont les oubliés de notre société, avec 600 ou 700 € de retraite qui ne seront pas revus à la hausse, on a souhaité construire un projet pour ces personnes souvent des mamies qui auraient besoin d’un complément à partir de ce qu’elles aiment faire, la cuisine.


«  Je ne voulais pas être le patron, avoir des salariés...»
Ainsi, en 2016, prend naissance sur le papier, le projet « mamie mijote ». Il faudra près de deux ans pour que celui-ci aboutisse. Le fondateur de la future association se rapproche de la CCI de Bordeaux pour l’accompagner dans les démarches et se met en relation avec un cabinet d’avocat d’affaires afin de proposer un travail en toute légalité.
« Je ne voulais pas être le patron, avoir des salariés. C’est fini pour moi. L’idée était que les mamies viennent cuisiner quand elles le voulaient et avec l’idée de se faire un revenu complémentaire.  Le statut d’auto-entrepreneur a été retenu, mais bien sûr nous les aidons dans les démarches administratives. On a travaillé alors sur l’idée de cuisiner à partir de la maison en étant, bien sûr, en conformité avec les obligations d’hygiène et de sécurité, ce qui signifiait formation des personnes, charte…»
C’est alors que début  2018,  le centre social et la commune de Lormont (Communauté de Communes de Bordeaux) proposent une cuisine centrale vacante à celle qui va devenir désormais l’association « mamie mijote ».


Les entreprises de la métropole pour clientes
« Cela a été un moment fort, un détonateur. D’autant qu’au départ, c’était notre idée d’amener les personnes à sortir de chez elles mais on avait du mal à trouver un local. La cuisine proposée était aux normes, l’outil superbe. Nous avons démarré par le bouche-à-oreille, que ce soit pour rencontrer les mamies qui nous sont proposées par le centre social ou des associations… mais aussi pour  trouver les entreprises clientes sur la métropole. Tout fonctionnait bien… ».
Les clients, les entreprises de la Métropole bordelaise pour l’essentiel, passent commande à partir du site internet. Les mamies atteignent le nombre de 20 parmi lesquelles un papi appartiendra à l’équipe un temps. Les menus proposés sont issus des recettes traditionnelles, à partir de produits le plus souvent locaux, que les mamies confectionnent habituellement et en fonction de celles qui travailleront dans la semaine. Tandis qu’Eric et sa compagne, s’occupent des courses, de la prise des commandes, de la livraison des menus, sans oublier de donner un coup de main à la cuisine, et  jusqu’à la récupération des bocaux dans lesquels les repas ont été livrés.


« C’est la plus belle aventure professionnelle … »

« C’est la plus belle aventure professionnelle que nous vivons malgré tous les inconvénients » et Eric Bengoa de lister : le départ de Lormont depuis plusieurs mois, le nomadisme obligé aujourd’hui du lieu de travail, la baisse d’activités et son arrêt avec la crise sanitaire… « Nous avons à notre actif de belles réussites. Des mamies contentes de pouvoir gagner, pour quelques heures par mois, entre 300 et 400 €. Une clientèle acquise, je pense, pour demain, ce qui a permis de faire des repas de groupes jusqu’à 300… »
Appel à des partenaires demain…
Les idées ne manquent pas pour notre restaurateur pour demain, les projets sont là mais il faut trouver en urgence une cuisine professionnelle. Un avis est lancé auprès des communes, des particuliers, des lycées… L’étude de toute structure accueillante, avec un partenariat, sera étudiée même s’il est nécessaire d’investir comme le précise le fondateur de l’association.
Comme le dit en forme de conclusion rebondissante notre interlocuteur « Une idée en amène une autre,  c’est ainsi que l’on avance… ».


Entre nous :

> Grande satisfaction : « D’avoir mener au bout cette idée et qu’elle s’avère être  la plus belle aventure humaine. »

> Solutions à trouver prochainement ? « Une cuisine ! Il faudra certainement investir mais nous avons des mamies qui sont satisfaites, des clients qui vont revenir, des idées. Si des structures sont intéressées pour nous accueillir… »




Je m’engage à apporter mon expérience sur un projet similaire : Eric Bengoa - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.



Pour les plus curieux : http://www.mamie-mijote.com

Partager cet article de ICI, tout va bien
Pin It

REDACTION

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies. En savoir plus