Marssac-sur-Tarn | 81

Quand son métier de journaliste ne s’exerce plus dans les conditions de temps et d’investigation nécessaire, que faire ? Du journalisme en restant fidèle à ses valeurs. Le résultat : la création d’un magazine régional au pouvoir oxygénant pour le lecteur à travers le récit de solutions positives d’acteurs locaux.

Le métier de journaliste, Céline Bousquet l’exerçait depuis 13  ans dans la presse régionale avec passion et le plaisir d’être sur le terrain, jusqu’à ce que  ses conditions de travail se dégradent : « mon constat  démarre autour de 2015 le rythme s’accélère, il faut être moins sur le terrain, faire des papiers plus courts, sans intérêt, passer moins de temps à vérifier l’information… Ce n’était plus le métier que j’avais appris à l’école de journalisme,  ni auprès des journalistes qui m’ont accompagnée au début  dans le métier ».  
La question de changer de métier se  pose-t-elle  pour Céline, qui  tente alors un bilan de compétences ?  « Pas vraiment, dit-elle, j’ai eu beau réfléchir, c’était le journalisme qui m’intéressait. J’ai continué à exercer mon métier alors une année, en  faisant du journalisme d’entreprise, mais ce n’était pas comme cela que j’envisageais l’avenir ».

« Notre complémentarité était une force … »
À cette époque, Céline, son mari Julien  et leurs enfants vivent en Guyane, l’idée de revenir en Aveyron, sa région natale se dessine  avec un projet professionnel commun au couple. «  Julien et moi voulions faire quelque chose ensemble, qui avait  plus de sens à nos yeux en s’appuyant sur nos envies,  le  journalisme toujours  pour moi et la photographie pour lui, qui avait été  fortement présente dans sa vie. On avait 35 ans, notre complémentarité était une force pour donner naissance à un nouveau media ».

Un journalisme exigeant qui prend le temps
Le projet d’un magazine prend forme, mais à l’encontre de l’air du temps, celui-ci se veut un magazine papier où les articles seront de vrais reportages avec une  photographie qui sera fortement présente. « Nous aimons les livres, nous voulions  faire  de ce magazine un ouvrage de partage et pour cela qu’il soit beau au niveau de l’image et attrayant par le récit,  sans oublier  la volonté de créer  du lien  sur ce territoire vaste qu’est l’Occitanie, d’où son nom, qui évoque la région mais aussi une bouffée d’informations différentes » précise Céline.

Avec une manière différente de parler d’écologie
Dans leur projet, Céline et Julien  identifient  clairement leur  patron qui est désormais le lecteur à qui l’on  doit de donner le meilleur et donc, pour cela, de  prendre le temps  sur le terrain. «  C’est un journalisme de solutions positives qui traite de l’écologie à travers des hommes et des femmes  passionnés,  autant dire des sujets qui vont en profondeur avec une pagination  importante, des choix qui ne parlent pas  aux banquiers. Ce n’est donc pas là qu’on est  allé chercher un financement ».   
   
Le magazine Oxytanie, c’est aujourd’hui deux numéros par an
 Oxytanie démarre en mai 2019 avec un budget participatif,  mais la recherche de partenaires est lancée  avec la volonté de rester libres dans sa ligne éditoriale.
« On a eu un très bon accueil dès le premier numéro, après le contexte sanitaire a rebattu les cartes et on a réagi. Depuis 2021, on a fait le choix de sortir deux numéros par an  vendus en ligne sur notre  site. Nous avons appris très vite   et comme nous n’avons pas vocation à devenir une multinationale mais plutôt à être utile en participant au changement à notre façon, notre structure permet de nous adapter ».

Le prochain numéro d’Oxytanie proposera  une exploration en Occitanie   sur le   thème « Nourrir demain - Nourrir les Hommes, les cœurs et les réflexions»,  132 pages au tarif de 14€  frais de port inclus à commander sur le site du journal.

 

> Pour les plus curieux :   Oxytanie    :    https://oxytanie.com

> En savoir plus…


Vous diriez merci à qui ? à quoi ? « À la famille, aux amis qui ne nous ont pas traités de fous à penser ce projet. À tous ceux qui ont participé financièrement pour notre démarrage et aux lecteurs  qui nous  encouragent depuis le début ».  

Qu'attendez vous de ce projet ? « Personnellement j’attends de continuer à rester fidèle à moi-même, de faire le boulot d’informer, d’être utile, d’apprendre encore pour donner le meilleur et si  les récits peuvent  en toute humilité créer des étincelles…».

Vous avez agi par optimisme ou pessimisme ?
« Je suis fondamentalement optimiste. Oxytanie est un journal optimiste sans être naïf. Notre choix est d’aller vers les gens qui ont des idées … Et mon travail consiste aussi à savoir les voir… »

Que  pensez vous de cette phrase : « Faire ce que l’on peut, c’est faire ce  que l’on doit » ?  Ca ne me parle pas, ce qui me trouble c’est la composition. Je l’inverserai … et encore je ne sais pas ».

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REDACTION

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