Nantes | 44

L’histoire de ces lieux de vie démarre avec un restaurant de quartier sur une ile urbaine en pleine réhabilitation, au cœur de la cité nantaise. Mais le projet se veut plus ambitieux dans le domaine écologique et social. Se créent alors, un tiers lieu, un deuxième restaurant, puis une ferme maraichère en bio. Une chaine de valeur se met en place où chaque maillon est autonome, complémentaire, solidaire.

Le restaurant « le Bar’île » est né en 2019 sur l’île de Nantes au sud de la ville en pleine réhabilitation  depuis une quinzaine d’années. L’idée de Maxime Lefebvre, cuisinier, est d’ouvrir un  restaurant de quartier, mais avec la volonté dès le départ d’aller vers le monde de demain dans sa version  plus écologique et  plus sociale.  « C’est allé très vite,  grâce à l’opportunité en 2020 d‘une  reprise d’une  ferme bio et de deux jeunes maraîchers  qui voulaient participer à l’aventure. Le lien s’est  mis en place  entre un territoire urbain et un territoire rural avec l’idée  de créer une chaîne de valeur continue de la production aux lieux de consommation. L’histoire de la coopérative est ainsi constituée d’opportunités qui misent sur le vivre ensemble, la vie de quartier, même si celui-ci est en constante mutation » raconte Hilary McKee, recrutée dernièrement pour assurer la gérance de la coopérative “Commun’île“ qui regroupe l’ensemble des activités aujourd’hui.

Le   circuit ultra-court pour schéma
En janvier 2021, la production maraîchère située à 3O km de l’île, démarre avec l’objectif, à terme, d’arriver à produire environ 25 tonnes de légumes par an,  de quoi fournir en légumes les 2 restaurants de la coopérative, mais aussi  livrer des paniers à près de  200 familles autour de Nantes et d’être présent sur  un marché paysan situé sur l’Ile. « Le Bar’île et Labo Diva sont approvisionnés entre 40 et 60% selon la saison, mais la marge de progression est importante, car tout en veillant à conserver l’écosystème du lieu, ses bois…, à ce jour, seulement  un peu plus d’un hectare est cultivé sur 6 hectares.»


Une équipe, un projet commun
Autre particularité de la coopérative, les maraîchers sont salariés de la coopérative et chacune des structures expérimente l’autonomie, la complémentarité et la solidarité. « Des valeurs que l’on retrouve dans les fondements de la coopérative. D’un côté il y a une proposition des maraîchers, de l’autre il s’agit de composer des menus malgré parfois les surprises des produits livrés. La coopérative comprend aujourd’hui  19 salariés avec les tiers lieux et c’est une véritable équipe   qui travaille  pour un projet commun. L’entraide y est fortement présente.»

« … Dans le faire-ensemble, tout devient possible…»
Dès le départ, la coopérative  a été  animée  par des sociétaires qui ont mis leurs réflexions en commun mais pas seulement, comme le souligne notre interlocutrice : «  Je pense  que c’est une des raisons  pour laquelle tout est allé très vite dans la mise en place des différents projets. Les personnes qui font partie du conseil stratégique sont des personnes qui ont aussi su donner de leur temps et des coups de main et cela donne forcément une autre résonnance à ce type de projet. Dans le faire-ensemble, tout devient possible, cela enclenche une vraie dynamique.»

… « Et quelle est la prise en compte de l’écologie et du social dans votre  coopérative ? »
« L’écologie est présente depuis le départ du projet. Quant à  l’aspect social, il est dans l’accueil quelque soit le lieu, dans  les prix pratiqués au sein des restaurants, mais aussi dans les actions menées par les deux tiers lieux, portés par la coopérative, qui  ont su  créer du  lien social dans un quartier en pleine mutation avec la volonté de s’adresser à  différents publics et que les initiateurs de la coopérative  appellent le bouillon social. »

De l’expérimentation… à la pérennisation
Les projets ne manquent pas à travers ces différents lieux toujours en effervescence, mais avec des priorités auxquelles la nouvelle gérante doit s’atteler : «  Il y a une volonté de structurer  cette expérimentation pour lui donner un avenir, d’autant que nous sommes sur des espaces éphémères pour certains de ces lieux sur l’île. S’ils disposent d’un ancrage local, de la reconnaissance des institutions, il nous faut démontrer nos atouts pour passer d’une activité soutenue à une activité répondant aux exigences du marché, sans compromettre nos valeurs.»



Les trois coups ! Selon  Hilary McKee


> Coup  de chapeau : «  à l’investissement des bénévoles au démarrage.»


> Coup de main : « Cette expérience menée ici peut aussi  apporter de la réflexion à des projets similaires, tout comme d’autres expérimentations pourraient nous permettre d’évoluer. L’échange peut se faire dans les deux sens.»



> Coup de projecteur : « À “la cocotte solidaire“ située sur l’île de Versailles à Nantes. Ils font du lien social à travers le partage de la préparation des repas, ouvert à tous. Nous sommes proches d’eux, des valeurs qu’ils défendent. »

 



En savoir plus : Coopérative Commun’ile : https://www.communile.com/fr/

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REDACTION

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