Artagnan | 65 / Jû-Belloc | 32
L’une a une formation en arts plastiques, l’autre est ingénieur en agriculture. Leur chemin va se rejoindre autour de la passion des abeilles. Partant de leur expérience personnelle auprès de ces insectes pollinisateurs, ils vont développer un support pédagogique pour interroger notre rapport à la nature, à la biodiversité, faire évoluer notre regard et également nos pratiques comme on peut l’expérimenter dans les jardins de Jû-Belloc (32) tout l’été.
Comment mieux faire comprendre notre environnement, la nature et sa biodiversité, ces questions Aude Bérard et Olivier Trouille, partageant la passion des abeilles, les ont posées voici plus d’une dizaine d’années. « Aude, ma compagne a eu le déclic et on a élaboré notre projet associatif comme une évidence. Il s’agissait de proposer aux jeunes une rencontre avec les abeilles, de leur faire approcher ce monde, de leur faire exprimer ce qu’ils ressentaient dans cette proximité, de leur faire comprendre cette organisation, cette indispensable relation que nous devons entretenir avec elles pour préserver la biodiversité et tout cela dans une démarche éducative et créative » raconte Olivier Trouille, co-fondateur d’Artpiculture et aujourd’hui son directeur.
Essaimer, selon le concept du micro-crédit…
Aude et Olivier sont parmi les pionniers, pourrait-on dire, car nous sommes en 2009, à s’adresser aux écoles, aux communes, associations… pour la mise en place de ruchers avec des activités éducatives et créatives autour. Intervenants dans les Hautes Pyrénées mais aussi sur les départements alentour, Gers et Pyrénées-Atlantiques, l’association, reposant sur tous les deux, va proposer, dès le départ, des animations autour de son rucher, mais va aussi développer selon le principe du micro-crédit, l’installation de ruches dans les familles : « On est parti sur ce principe pour essaimer - ce que l’on m’a prêté, je le redonne et ainsi de suite…- On a collaboré avec une soixantaine de familles que l’on a formées aux premiers gestes avec un suivi la première année.»
Une autre façon de poser notre regard sur la nature
Depuis, les compétences en interne se sont étoffées, l’association compte désormais six salariés. La pédagogie, la démarche et le contenu des animations se sont modifiés avec la volonté à partir de 2013 d’intervenir en agro-écologie auprès de tous les publics ; « l’objet de l’association, c’est de faire évoluer le regard des enfants, mais aussi du grand public sur leur pratique au quotidien, leur lien avec la nature, les espaces verts… on parle aussi de transport, de consommation… Mais avec la conviction toujours que les changements passent par une rencontre émotionnelle plutôt que le conseil qui s’adresserait à la raison. Il y a dans nos interventions toujours des moments de médiation, de recentrage, de souffle… Cette mise en disponibilité est nécessaire pour être en connexion » souligne Olivier Trouille.
Le jardin de Jû-Belloc, à découvrir cet été
Et puis, cet été si vous cherchez une idée de sortie ludique et pédagogique, l’association vous accueille dans son jardin, situé sur le site de la Maison de l’eau, à Jû-Belloc (32) dans un espace naturel de 110 hectares. Vous pourrez parcourir le sentier d’interprétation et découvrir le message du lieu que nous livre notre interlocuteur « à l’échelle d’un jardin, il est possible de reproduire une agriculture qui s’appuie sur la biodiversité ! ». De nombreuses animations y sont prévues (voir site artpiculture) tout l’été pour les enfants et les familles.
Parmi les projets : aller vers les publics non sensibilisés à la biodiversité
L’association ne manque pas de projets : la création d’un sentier pédagogique, mais aussi avoir une action de communication auprès des personnes qui sont éloignées de la biodiversité par le biais de sportifs et de personnes dans le domaine culturel… « Cela ne va pas être facile, il nous faut sortir du discours sur les problèmes environnementaux et réfléchir de manière transversale pour toucher d’autres publics, c’est une nécessité aujourd’hui.» conclut Olivier Trouille.
Les Trois coups ! Selon Olivier Trouille
> Coup de chapeau : « A la maison de l’eau et bien sûr à l’institution Adour qui ont permis de mettre les acteurs institutionnels et associatifs locaux ensemble pour faire naître le jardin Artpiculture à Jû-Belloc.»
> Coup de main : « Le coup de main nécessaire pour créer un événement. Je pense au festival Zéro déchet 65 qui a vu le jour pour la première fois l’an dernier. A plusieurs partenaires, l’association les Z’héros Déchet, le SYMAT et Artpiculture ont a fait bien mieux ensemble que tout seul. On a pu multiplier les intervenants, les animations… Le prochain festival se tiendra du 29 septembre au 2 octobre avec les mêmes partenaires organisateurs.»
> Coup de projecteur : «À des paysans boulangers, la Ferme Campagnolle, qui sont à Laloubère (près de Tarbes 65). Denis et Christine étaient installés à Toulouse, chimiste et informaticien. Ils ont changé de métier voici plusieurs années. Ils cultivent leurs céréales et font du très bon pain paysan bio au levain. Ils incarnent un métier et un dynamisme répondant aux enjeux environnementaux d’aujourd’hui. »
Pour les plus curieux :
L’association Artpiculture : https://www.artpiculture.org
Animations estivales : https://www.artpiculture.org/evenements/